L’experte des Nations unies qui a enquêté sur la mort de Jamal Khashoggi demande une nouvelle fois aux gouvernements de la communauté internationale de prendre leurs responsabilités. Dans le rapport, fruit de ses investigations, Agnès Callamard affirme que l’État saoudien a mené l’assassinat du dissident dans son propre consulat à Istanbul en octobre dernier. Elle a donc appelé à l’ouverture d’une enquête internationale mais le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait savoir qu’il n’avait pas l’autorité pour mener une telle enquête.
Agnès Callamard, rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, a enquêté pendant six mois sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Istanbul. Et pour elle, il existe suffisamment de preuvres crédibles pour ouvrir une enquête internationale sur la mort de Jamal Khashoggi. Mais le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait savoir qu’il n’avait pas l’autorité pour mener une telle enquête.
Une fausse excuse, du point de vue d’Agnès Callamard : « Les règles au niveau des Nations unies sont floues, dit-elle. Donc pour l’instant, le secrétaire général des Nations unies a choisi d’interpréter les règles et de ce qui s’est passé avant dans un sens plutôt négatif et pas très courageux. Donc, il tergiverse. Il y a moyen pour lui de mettre en place un panel d’experts qui pourrait enquêter sur les responsabilités pénales individuelles, ce que moi je n’ai pas pu faire. »
Selon elle, la Turquie pourrait par exemple faire pression. « La façon la plus directe pour le faire, ce serait que la Turquie, par exemple, fasse une demande officielle pour qu’un tel groupe d’experts soit mis en place, explique-t-elle. Je pense qu’un autre pays pourrait aussi le faire. Donc ça, ce serait un moyen direct de forcer le secrétaire général et d’autres à prendre une action très claire et courageuse pour que soient mises en lumière les responsabilités pénales. »
Agnès Callamard avait également dit au moment du G20 au Japon qu’il incombait aux grandes puissances de faire pression sur Riyad pour faire éclater la vérité, et pour cela obtenir de déplacer le sommet du G20 prévu dans un an et demi dans la capitale saoudienne.
RFI