Retour sur les « miraculés de l’Atlantique », ces migrants africains dont le catamaran est arrivé au Brésil le week-end dernier. Ils étaient partis du Cap-Vert, 33 jours auparavant, et le gouvernement de Praia veut comprendre ce qui s’est passé. Le ministre des Affaires étrangères, Luis Filipe Tavares, promet qu’une enquête déterminera comment 25 Africains et deux passeurs ont pu quitter le port de Sao Vicente à destination de l’Amérique du Sud.
C’est une nouvelle route de l’immigration dont on n’a pas fini d’entendre parler. Comme l’Europe leur a fermé ses portes, les migrants africains cherchent d’autres terres d’accueil.
Au cours des dernières années, des dizaines de milliers de Sénégalais, de Guinéens, de Nigérians et d’Angolais se sont installés au Brésil. Une fois arrivés en Amérique du Sud, certains sont partis tenter leur chance en Amérique du Nord. Mais la vaste majorité est restée sur place puisque le Brésil donne aux demandeurs d’asile un récépissé qui les autorise à travailler.
Certains d’entre eux, du moins les musulmans, sont vite recrutés dans l’industrie agroalimentaire halal, selon Rémi Minvielle, chercheur à l’université d’Aix-Marseille : « Ils sont à la recherche d’une main-d’œuvre musulmane afin d’exporter toute cette viande labélisée halal auprès des pays du Moyen-Orient essentiellement. C’est donc de la volaille. Là, on a des salaires un peu de misère, qui peuvent être de 300 à 400 euros par mois, pour abattre 2 000 poulets par heure ».
Le Brésil n’est pas toujours l’eldorado rêvé, car les migrants africains devront travailler longtemps, là comme ailleurs pour rembourser leurs dettes, parfois importantes. D’autant plus que les familles, qui leur ont prêté de l’argent pour acheter le billet d’avion aller simple, attendent un retour sur investissement.
RFI