LE PROTOCOLE D’ETAT
Ainsi, par une décision du président HOUPHOUËT-BOIGNY, le Nonce Apostolique du Vatican, est le Doyen permanent du corps diplomatique en Côte d’Ivoire. Ce qui est nettement à l’avantage de l’Episcopat catholique. En outre, le porte-parole des communautés religieuses lors de présentations des vœux du nouvel an au Palais présidentiel, était le représentant de l’Eglise catholique. Plus d’une fois, les musulmans ont demandé à participer à la rédaction du message des religieux au Président de la République pour la simple et bonne raison qu’ils estiment qu’ils doivent exprimer leurs préoccupations eux-mêmes dans la mesure où celle-ci ne sont pas prises en compte dans le message conçu et lu par l’Eglise catholique seule. Mais en vain.
Finalement, le COSIM a exigé d’avoir à lire son propre message qui reflèterait les préoccupations des musulmans. Et depuis, à l’occasion des cérémonies de nouvel an chaque Grande famille religieuse présente son message personnel. Cela a été considéré comme un affront dans certains milieux.
LES ATTAQUES FRONTALES
Mgr AGRE a été le prélat le plus hostile à ADO, dans sa volonté de briguer la magistrature suprême. Il ne s’en est jamais caché. Même à la retraite, il est monté au créneau, en faveur de GBAGBO lors de la crise postélectorale, en demandant de respecter la décision du Conseil Constitutionnel contrairement aux résultats validés par le certificateur de l’ONU. Bien avant, il avait pris faits et causes pour BEDIE en 1993 à la mort du Président Houphouët, puis en 1995 pour l’élection de BEDIE. Et il n’était pas le seul.
Certains citent également un autre éminent évêque aujourd’hui à la retraite et qui, de notoriété publique n’a jamais porté ADO dans son cœur ni dans ses messes basses. Lors des consultations sur la constitution du Président GUEI, il était très actif dans les débats et dans les coulisses, avec un seul but, comment intégrer dans les nouveaux textes tout ce qu’il faut pour écarter une candidature d’ADO. En 2003, à Marcoussis durant les négociations inter ivoiriennes aussi, où il s’est illustré dans la même logique.
Maintenant, son éminence le Cardinal KUTWAN, qu’ADO considère comme son confident et ami, après plusieurs hésitations, a succombé à la tentation de l’anti-adoïsme. Par des déclarations fracassantes, et même l’onction à l’autorisation d’une marche des catholiques à Abidjan, une marche dite ‘‘pour la paix et la réconciliation’’ dans un contexte politique explosif.
Une marche que toute l’opposition politique avait promis de rejoindre, mais qui a été finalement reportée. Par la suite, le Président a reçu au grand complet l’Episcopat ivoirien. Cela n’a apparemment rien donné. Car les dernières sorties de l’Evêque KUTWAN sont la cerise sur le gâteau pour l’opposition politique ivoirienne dont il a épousé publiquement, à deux mois des élections, toutes les revendications les plus extrémistes comme, le retrait de la candidature d’ADO, et l’instauration d’une période de transition politique, en indexant Alassane OUATTARA comme le responsable de toutes les dérives qui adviendraient en cas de crise. Comme si la prise de position d’un prélat aussi respectable que lui n’est pas de nature à conforter l’opposition dans sa position d’en coudre avec le pouvoir. ADO est coutumier du fait.
Ainsi, jour, un homme religieux chrétien sollicite un rendez-vous pour lui passer un message. ADO lui aurait demandé de ne pas se déplacer, il viendrait à lui. Au cours de la rencontre, le religieux lui recommanda de ne pas se présenter aux élections pour préserver la Paix. ADO lui répondit simplement. ‘‘J’ai compris’’. Une autre fois c’est une délégation de cinq (05) religieux qui vont le voir pour lui demander de ne pas être candidat afin d’éviter les troubles dans le pays. Enfin, des religieux seraient même allés voir le Président EYADEMA du TOGO afin qu’il demande à ADO de ne pas être candidat aux élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Toujours sous prétexte d’éviter des troubles.
En mot comme en cent, les dernières déclarations de Mgr KUTWAN ne sont pas nouvelles, tant dans la forme que dans le fond. Cependant, il faut noter aussi que dans le face-face récurrent ADO-Episcopat Catholique, les réactions ne sont pas souvent les mêmes. Il y a les déclarations solennelles de la Conférence Episcopale qui reflètent la synthèse des positions de tous les Evêques de Côte d’Ivoire.
En général, ADO est visé dans le fond, mais pas seul concerné dans la forme. Au contraire des déclarations isolées de certains prélats s’adressent à lui directement et parfois sans ménagement. Face à cette ‘‘ Sainte fronde’’, ADO reste imperturbable ? et entretient des relations les plus cordiales avec le Saint siège. En témoigne la cérémonie de présentation publique d’un timbre avec les photos du Pape et ADO pour commémorer le cinquantième anniversaire des relations entre le Vatican et la Côte d’Ivoire le 21 septembre 2020, à peine quelques semaines (31 Août 2020) après la sortie du Cardinal d’Abidjan, Mgr KUTWAN. D’où la sérénité du Président ADO, qui malgré les ‘‘ Prophéties’’ de ses adversaires ‘‘en soutane’’ ou ‘‘en boubous’’, depuis dix (10) ans, gouverne la Côte d’Ivoire dans la Paix dans un contexte ouest africain miné par le djihadisme et des tueries communautaires dans les pays voisins.
IMPACT SUR LA COHABITATION RELIGIEUSE
Les relations difficiles entre Président Alassane OUATTARA et certains membres de la hiérarchie catholique n’ont pas créé de véritables problèmes entre les citoyens musulmans et chrétiens car dans chaque famille ivoirienne, il y a aussi bien des musulmans que des chrétiens. Le Président Alassane OUATTARA et le premier Ministre Hamed Bakayoko ont des épouses chrétiennes. Le Premier Président de la Côte d’Ivoire a eu une musulmane comme première épouse. Le Président Laurent GBAGBO, également a une femme musulmane comme deuxième épouse.
Dans tous les partis politiques ivoiriens, il y a aussi bien des chrétiens que des musulmans. Les deux secrétaires généraux du RDR étaient chrétiens. Le numéro 2 du FPI était musulman.
En un mot comme en cent, la vision d’une Côte d’Ivoire absolument musulmane ou absolument chrétienne est une utopie politique de certains hommes politiques ou religieux extrémistes.
CEREMONIE DE COMMEMORATION DU 50EME ANNIVERSAIRE DES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE LE SAINT SIEGE ET LA REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
La Cérémonie de commémoration du 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Saint siège et la République de Côte d’Ivoire a eu lieu au Palais présidentiel en présence du chef de l’Etat et du Nonce Apostolique, Paolo Borgia.
Cette cérémonie a été marquée par le dévoilement du timbre-poste à l’effigie de sa Sainteté, la Pape François et son Excellence Alassane Ouattara.
Mamadou Sanogo, ministre de l’Economie numérique et de la Poste a à l’occasion rappelé que les relations diplomatiques entre les deux pays sont marquées par une bonne dose de culture et de civilisation multiséculaires avec un partenariat dynamique et fructueux.
La Côte d’Ivoire et le Saint siège ont établi leurs relations diplomatiques depuis 26 octobre 1970. Pour le ministre, célébrer ce demi-siècle d’aventure, de coopération et d’intense relations diplomatiques, la Poste de Côte d’Ivoire et le service philatélique du Vatican ont convenu d’émettre un timbre commun à l’effigie des deux hautes personnalités, Sa Sainteté, le Pape François et son Excellence Alassane Ouattara afin d’immortaliser cet évènement.
Pour quoi un timbre-poste pour commémorer ce cinquantenaire de nos relations diplomatiques.
« Symbole du lien entre les Etats et entre les peuples, entre l’expéditeur et le destinateur, le timbre-poste est doté d’une valeur historique et culturelle, inestimable. En effet, il symbolise le reflet de la société et le viatique entre deux sociétés, le témoin du passé, et affermi les liens de l’avenir des communautés. Le timbre matérialise notre vécu et notre rêve, il réalise notre conscience individuelle et collective, notre histoire, les valeurs les moins fortes et les hommes qui ont marqué leur temps et surtout leur société », a expliqué, Mamadou Sanogo.
Le timbre-poste permet de voyager sans se déplacer. Le Ministre de l’Economie numérique et de la Poste a indiqué que, c’est la toute première fois dans l’histoire de la philatélique ivoirienne et du Vatican qu’un timbre-poste à l’effigie des deux chefs d’état est émis.
«Ainsi cette cérémonie de dévoilement d’un timbre-poste commun, permettra de laisser une trace pour les générations futures à travers le dévoilement du tableau commémoratif symbolisant la fraternité entre l’Etat de la Cité du Vatican et notre pays la Côte d’Ivoire », a conclu, M. Sanogo.
La cérémonie du jour marque également les 50 ans de bonne gouvernance entre la république de Côte d’ivoire et le Saint siège.
Selon, Isaac Gnamba Yao, DG de la Poste de Côte d’Ivoire, dans la confection d’un timbre-poste, le Saint siège et la république de Côte d’ivoire, via la Poste de Côte d’Ivoire ont décidé que la thématique principale soit la paix.
« La paix parce que c’est quelque chose de très cher à ces deux entités et sur le timbre, nous avons les portraits des deux personnalités, sa Sainteté le Pape et son Excellence le Président de la république qui sont les deux personnalités qui incarnent la paix. Et en fond de timbre nous avons la Basilique qui et en identique de la Basilique de la cité du Vatican histoire de montrer que la république de Côte d’ivoire est très attachée à la paix. Et le Vatican est très attaché aussi à la paix et les deux personnalités sont mentionnées sur le timbre », a précisé le DG.
Selon lui, c’est la première fois dans l’histoire du Vatican que le Pape pose avec un chef d’Etat dans la commémoration d’un timbre.
L’établissement formel des relations diplomatiques le 26 Octobre 1970 s’est fait avec la nomination du premier ambassadeur ivoirien auprès du Saint siège, Joseph Amichia, et le premier Nonce Apostolique en Côte d’Ivoire.
Selon le Nonce depuis lors, une appréciable activité diplomatique s’est déployée, faite des signatures de conventions, de renforcement de la coopération, dans les respects réciproques et au profit de l’Église Catholique et la population entière en Côte d’Ivoire.
« Tout cela, s’est concrétisée à travers des visites officielles réciproques dont celle rendue par votre Excellence monsieur le Président de la République au Pape Benoit XVI en novembre 2012. Dans cette ligne, comment ne pas rappeler les différentes activités réalisées par l’Église de Côte d’Ivoire dans divers domaines avec le soutien des différentes autorités ivoiriennes en faveur du développement, du progrès et du rayonnement de cette belle nation » a soutenu Paolo Borgia.
Il a salué les excellentes relations entre la Côte d’Ivoire en mentionnant la présence depuis 1983 de l’Archevêque d’Abidjan au saint du sacré collège des cardinaux signe de l’appréciation de la haute considération du souverain pontife envers l’église et la nation ivoirienne.
« Comment ne pas évoquer la construction par le président Houphouët Boigny de la grande basilique, notre dame de la paix de Yamoussoukro inaugurée en 1990 lors de la 3eme visite du pape Jean-Paul II et apparait d’ailleurs en arrière-plan du timbre », a poursuivi le Nonce Apostolique.
Par ailleurs, il faut noter que la célébration de ce cinquantenaire qui avait déjà été programmé depuis le mois de mars 2020 a dû être reportée à cause de la crise sanitaire liée à la COVID-19.
A l’exception de cette cérémonie, l’émission de ces timbres commémoratifs s’inscrivent dans le cadre de ces dites célébration, mais se veut un témoignage symbolique et historique de ces 50 années marquées par l’excellence des liens qui existent entre la Côte d’Ivoire et le Saint siège.