Algérie: Saïd Bouteflika condamné à 15 ans de prison

Après deux jours de procès, les juges du tribunal militaire de Blida ont condamné ce mercredi 25 octobre, à 15 ans de prison pour complot contre l’autorité de l’État algérien, les personnes suivantes : le frère de l’ex-président, Saïd Bouteflika, deux anciens chefs du renseignement et une responsable politique, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes).

Il n’a fallu que 48 heures aux juges de Blida pour se décider. Le 24 septembre, dans la soirée, le procureur avait requis 20 ans de prison. Le lendemain, l’agence officielle de presse APS a annoncé les peines retenues pour atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’État : 15 ans de prison pour ceux qui sont en détention provisoire et 20 ans pour les trois qui ne sont pas présents au tribunal.

Il s’agissait du procès spectaculaire d’anciens très hauts responsables que l’on croyait intouchables et qui n’avaient jamais été inquiétés par la justice. Le tribunal a condamné leur participation à plusieurs réunions dans une villa appartenant à l’armée, au cours desquelles une transition politique a été évoquée. L’ancien président Liamine Zeroual était invité. À l’époque, les manifestations du vendredi rassemblent des centaines de milliers de personnes dans tout le pays, et le chef d’état major demande lui que l’on destitue Abdelaziz Bouteflika. Selon les médias algériens, Said Bouteflika et les anciens chefs du renseignement ont évoqué une solution sans Ahmed Gaid Salah.

Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, homme fort du pays, avait dénoncé un complot organisé par ceux qu’il appelle « la bande », qui est, comme il le répète à travers ses discours réguliers, le symbole des maux qui traversent le pays aujourd’hui. Le chef d’état-major avait promis de neutraliser ces individus qui ont désormais dix jours pour faire appel. Mais ce procès emblématique a été rapide. Pour certains, il s’agit d’un règlement de comptes politique.

rfi