A Wuppertal, aux abords de la grande mosquée qui jouit d’un fort rayonnement dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’effervescence règne parmi les fidèles, tandis qu’ils s’affairent à une tâche de la plus haute importance.
Sous la houlette de Mustafa Temizer, une figure locale éminente de la DITIB, l’une des organisations islamiques phares d’Allemagne, ils sont nombreux à mettre du cœur à l’ouvrage pour venir en aide aux plus nécessiteux, en ce mois de partage et de générosité par excellence qu’est le Ramadan.
A proximité de leur mosquée, dont ils contemplent les portes closes avec une profonde affliction, masqués, gantés et en se tenant à bonne distance les uns des autres, coronavirus oblige, ces bénévoles musulmans, admirables d’abnégation, mettent les bouchées doubles pour préparer et livrer des repas prioritairement à leurs aînés musulmans, mais pas seulement… De grands aînés, esseulés et démunis, que la pandémie meurtrière qui s’abat Outre-Rhin fragilise et isole encore plus grandement.
Grâce à l’extraordinaire prodigalité des membres de la communauté musulmane, plus de 300 repas, entièrement financés par leurs généreuses donations, seront ainsi acheminés quotidiennement, tout au long du mois de Ramadan, vers celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Parmi ces êtres en souffrance que la société allemande a abandonnés au bord du chemin, sans se retourner, figurent des non musulmans que Mustafa Temizer se fait un devoir de secourir.
« Nous venons aussi en aide à nos concitoyens non musulmans dans le besoin et, malheureusement, ils sont de plus en plus nombreux à s’inscrire sur nos listes. Ce sont nos frères et sœurs en humanité, leur sort nous préoccupe également, c’est ce que l’islam nous enjoint de faire », a-t-il déclaré quelques instants avant de partir effectuer sa livraison journalière, à bord de son véhicule argenté habillé du logo « Livraison Iftar ».
Chaque jour que Dieu fait, les très dévoués fidèles de la mosquée de Wuppertal rompent momentanément la solitude inhérente au confinement, pour unir leurs forces, se presser au chevet des plus vulnérables, et se faire les porte-étendards des belles valeurs exaltées par le mois béni.