Dans la famille Hadid, on demande le benjamin de la fratrie, celui qui était jusqu’à présent éclipsé par le glamour et la célébrité de ses deux grandes sœurs, Gigi et Bella…
Anwar Hadid, 19 ans, semblait marcher sur les traces de ses aînées mannequins, évoluant comme un poisson dans l’eau dans un star-system tout en strass et paillettes, jusqu’à ce que ses racines paternelles palestiniennes ne se rappellent à lui, en provoquant un véritable séisme émotionnel.
Fils du richissime Mohamed Hadid, un ancien réfugié palestinien qui naquit à Nazareth, en 1948, au sein d’une famille de notables musulmans, et qui fut emporté loin de sa terre par les violents tumultes déclenchés par la création de l’Etat d’Israël, le jeune Anwar est sorti de l’ombre de ses sœurs pour défendre la cause palestinienne en pleine lumière.
La famille Hadid, comme des milliers d’autres familles palestiniennes, fut contrainte au douloureux exil, d’abord en Syrie, puis au Liban, avant d’obtenir la nationalité jordanienne. Elle posa ses valises aux Etats-Unis, en 1963.
Eveillant en lui un fort sentiment d’appartenance et une conscience politique en pleine maturation, l’identité palestinienne d’Anwar Hadid, en jaillissant brusquement à la surface, l’a propulsé sur le devant de la scène publique. Mais dans une Amérique qui se range inconditionnellement du côté d’Israël, des allées du pouvoir à Washington aux décors en trompe-l’œil d’Hollywood, son irruption sur la scène du militantisme pro-palestinien incommode fortement…
Le jeune fils de Mohamed Hadid, ce magnat de l’immobilier qui réalisa magistralement le rêve américain après avoir subi les affres d’un exode aussi injustes que destructrices, est le premier de la famille à afficher fièrement ses origines pour mieux brandir à la face du monde les couleurs de la Palestine, assiégée et martyrisée.
Deviendra-t-il la bête noire de Trump dont son père, qui a dû l’affronter dans l’univers impitoyable des affaires, dit de lui : « Si vous êtes aussi fort que lui, il vous respecte. Mais s’il sent qu’il peut vous écraser, il ne s’en privera pas » ? Nul ne le sait encore.
Toujours est-il qu’Anwar Hadid, qui ne rate pas une occasion d’écorner l’image de l’incendiaire de la Maison Blanche, en diffusant largement la fresque murale peinte sur le mur de la honte, érigé par Israël, qui le brocarde, est en passe de supplanter ses deux sœurs en termes de notoriété.
« Un de mes rêves est que mes enfants portent partout avec eux le nom de la Palestine », a-t-il confié, au cours d’un récent retour aux sources riche en découvertes, en rencontres et en émotions. Ce petit-fils, qui a eu une tendre pensée pour son grand-père dont il porte le prénom, est ressorti bouleversé et plus engagé que jamais de son immersion au coeur de la terre de ses ancêtres palestiniens. Il a visité Nazareth, le berceau familial, Jérusalem, Jéricho et Deir Yassim, où une centaine de civils palestiniens furent massacrés en 1948, peu avant la proclamation de l’Etat d’Israël.
Anwar Hadid en a aussi profité pour réaliser en 8 mm le clip de la chanson (voir ci-dessous) de son premier album « Progression 101 », en hommage à la Palestine si chère à son cœur. L’étendard palestinien flottant au vent, au début et à la fin de la vidéo, illustre son attachement indéfectible, tandis que ses paroles claquent contre l’Etat d’apartheid israélien : « il est écoeurant » d’être « effacé de tout, par des balles ou des barres d’acier ».
« Ils ne peuvent pas retirer à un peuple son esprit de liberté. Les murs ne seront jamais suffisants pour cela. L’ESPOIR réside dans les nouvelles générations des DEUX côtés. Je sais que l’espoir et la flamme du changement existent chez les Palestiniens. Quiconque voudra combler le fossé peut compter sur mes amis et moi », enfonce le clou Anwar Hadid.
Mais sa voix, porteuse d’espoir, réussira-t-elle à s’élever au-dessus du concert du cynisme international, et des coups de semonce tonitruants de Netanyahu qui en donnent le « la » ?