L’enquête après le scandale au Guichet unique automobile (Gua) se poursuit. En attendant les conclusions de cette enquête, on assiste à beaucoup de déclarations dans la presse.
Pour un groupe d’importateurs de véhicules, le Directeur général (Dg) des douanes, le colonel-major Da Pierre n’est pas responsable de cette fraude. Ils l’ont relevé, mercredi 13 juin 2018, au cours d’un point-presse, dans un grand hôtel de Marcory. « Nous avons approché plusieurs sources proches du dossier pour mieux comprendre cette affaire. Et, il nous est revenu que le Dg, le colonel-major Da Pierre, n’est pas responsable de cette situation. Il ne peut donc pas démissionner », a fait savoir Kra Jules entouré d’autres importateurs. « Selon nos sources, la contre-performance du bureau des douanes du Gua a été remarquée, depuis plusieurs mois, par la Direction générale des douanes. Nous avons appris que cela a été au cœur même des préoccupations majeures du séminaire bilan qu’elle a organisé, du 22 au 27 janvier 2018, à la Maison de l’entreprise au Plateau. Après cela, elle a instruit ses services de mener une étude sur le dédouanement des véhicules sur la plateforme du Gua. Cette étude a révélé de graves incohérences dans les données recueillies dans le Système de dédouanement automatisé des marchandises (Sydam) », a fait savoir le conférencier, brandissant un courrier en date du 26 février 2018 dans lequel le Dg des douanes informait son homologue de la Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles et industriels (Sicta) d’irrégularités après la confrontation des données de leurs deux structures.
« Ce courrier invitait le Dg de la Sicta à plus de collaboration. La Direction générale des douanes va poursuivre ses investigations en procédant à des recoupements avec le système informatique de Côte d’Ivoire logistique (Cil), concessionnaire de la plateforme du Gua. Et, les résultats de ce croisement ont débouché sur « la découverte d’un courant de fraude portant sur l’immatriculation des Véhicules neufs particuliers (Vn) ». La Direction générale des douanes, poursuit M. Kra, a alors ouvert une enquête de terrain. L’Inspecteur général des douanes, saisi le 11 avril 2018 par la Directrice des services
Douaniers, du port et des services spéciaux (Dsdpss), diligente une
mission d’investigation sur le terrain au Gua le 12 avril 2018. Cette équipe va mener ses activités d’investigation sur la plateforme du Gua du 12 au 16 avril 2018. Au terme de ses investigations, des convocations sont adressées aux
structures publiques et privées ainsi qu’aux personnels exerçant sur la
plateforme en vue de les entendre relativement aux irrégularités constatées sur l’immatriculation des Vn. Il s’agit de Cil, du Gua, de Quipux Afrique-Côte d’Ivoire, du bureau des douanes du Gua, de 2GE et du ministère du commerce, a indiqué Kra Jules.
Aussi, salue-t-il le mérite qu’a eu le Directeur général des douanes d’avoir mené des enquêtes quand il a eu des soupçons. Dès lors, estime-t-il, l’on doit le féliciter et non réclamer sa démission, soutient le conférencier, qui prend le contre-pied de certaines voix sur la question.
Profitant de l’occasion, le Porte-parole de ces importateurs de véhicules a répondu à l’ex-Dg des douanes, Gnamien Konan, qui a fait, récemment, une publication publique pour dire qu’au moment où il était aux affaires, « il a mis en place des procédures, bâti un système qui était devenu une référence mondiale ». « En tout cas, nous qui sommes dans le domaine de l’importation de véhicules, nous ne nous reconnaissons pas dans ces affirmations. Ce que nous savons, c’est que depuis que le Dg Da Pierre est là, tout se fait dans la transparence et nous sommes heureux », a répliqué M. Kra.
Ouattara Youssouf, un autre importateur de véhicules présent à ce point-presse, lui, a soutenu la volonté du ministre des Transports, Amadou Koné, de « dématérialiser le guichet unique, (de) décentraliser davantage les activités et (de) libéraliser le contrôle automobile ». Il a d’ailleurs encouragé le ministre Amadou Koné qui a indiqué, lors de sa visite, le lundi 11 juin 2018, au Gua à Vridi, que la réception des demandes d’agréments a commencé.
F.D.B