MBS, le prince réformateur du royaume saoudien que l’on ne présente plus, se doublerait-il d’un opposant à la peine de mort ?
Alors que le temps de l’abolition du châtiment suprême n’est pas encore venu en Arabie saoudite, le glaive de la justice s’étant abattu sur 48 personnes depuis le début de l’année 2018 (la moitié pour des crimes non violents liés à la drogue, selon Human Rigths Watch), Mohammed ben Salmane a confié au Time Magazine, le 5 avril dernier, réfléchir à un plan visant à limiter le nombre d’exécutions et à commuer les condamnations à la peine capitale en prison à vie, dans certains cas, à l’exception des meurtres.
« Il est déjà assez déplorable que l’Arabie Saoudite exécute tant de personnes, mais beaucoup d’entre elles n’ont pas commis de crime violent », s’est récemment insurgée Sarah Leah Whitson , directrice de Human Rights Watch au Moyen-Orient.
« Tout le plan visant à limiter les exécutions relatives au trafic de stupéfiants devrait inclure des améliorations à apporter au système judiciaire saoudien, qui ignore les procès équitables », a-t-elle souligné, en faisant notamment référence à la peine de mort infligée pour trafic de drogue, en décembre 2014, à un Jordanien, Waleed al-Saqqar. En l’espace d’un seul jour, le sort de ce dernier fut scellé, et pire encore, toujours selon les dires de Human Rigths Watch, citant une source proche du dossier, son procès rondement mené n’aurait duré que cinq petites minutes.
Depuis 2014, l’Arabie saoudite n’a pas eu la main légère en matière de condamnations à la peine capitale. Les verdicts sans appel des juges saoudiens se sont succédé à un rythme soutenu, ordonnant pas moins de 600 exécutions, dont plus de 200 pour des affaires de drogue.
Des affaires judiciaires passées au crible de l’ONG Human Rights Watch, il ressort que les autorités saoudiennes ne sont guère enclines à informer les suspects des accusations portées contre eux et leur permettent rarement d’avoir accès aux preuves qui les accablent, même pendant leur procès.
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