Aristide Bancé ne veut plus entendre parler d’Egypte, ni d’Al Masry où il a posé ses valises après son passage à l’ASEC Mimosas. En pleine rééducation à Abidjan, l’attaquant international burkinabé a fustigé l’attitude de ses nouveaux dirigeants.
Après une saison 2016-2017 réussie en Côte d’Ivoire, Bancé a pris la direction de l’Egypte pour s’établir à Al Masry. Un séjour loin de l’entendement de l’attaquant burkinabé. Sans salaire, quelques mois après son arrivée, Bancé avait, depuis Abidjan, menacé de rompre le contrat de 2 ans qui le lie à Al Masry. « Je ne retournerai pas en Egypte, si rien n’est fait pour améliorer les conditions », avait pesté le vice-champion d’Afrique 2013, en novembre 2017. Presqu’un an après être revenu à de meilleurs sentiments, sur conseils de son avocats et de ses proches, rien ne semble avoir changé au pays de Pharaon.
L’union entre l’attaquant des Etalons et Al Masry a repris du plomb dans l’aile, depuis la grave blessure du joueur en mai dernier, en Coupe de la Confédération. A Abidjan pour sa rééducation après une double-opération en Belgique, Bancé demeure courroucé au sujet de la direction du club égyptien. « Après ma grave blessure, j’ai décidé de mon propre chef de me rendre en Belgique pour mon opération et mes soins. Aucun responsable d’Al Masry n’a pris de mes nouvelles. C’est inconcevable ce qui se passe », a-t-il confié. Sur sa lancé, Bancé a fustigé « le manque de respect des contrats » de plusieurs clubs égyptiens.
« Ils ne respectent pas le contrat et bloquent le passeport des joueurs dès la signature. Ils ne vous paient pas le salaire et évoque vos performances avant de faire votre virement. Et personne ne peut s’exprimer », a-t-il regretté avant de confirmer les dires de Coulibaly Souleymane, jeune attaquant ivoirien qui avait quitté Al Ahly pour mauvais traitement. « Quand le jeune Souleymane Coulibaly criait, personne n’a voulu croire, mais je vis la bas et j’ai vu que c’est une réalité. Il faut que la CAF agisse pour mettre de l’ordre dans notre football » a-t-il réclamé.
“Je ne veux plus retourner en Egypte“
Un constat qui fait renaitre son envie de ne plus y retourner. « Franchement, je ne veux plus retourner en Egypte dans ces conditions où les droits des footballeurs sont constamment bafoués. Mais c’est également la faute des dirigeants de nos clubs en Afrique noir. Sur 10 mois, ils ne sont pas nombreux à payer régulièrement les salaires. C’est une réalité en Côte d’Ivoire également. Si les joueurs étaient bien traités chez eux, ils n’iraient pas en Afrique du nord se faire maltraiter ». Un sabot de l’Etalon mis dans le plat qui devrait faire bouger les lignes, et certainement délier des langues.
Patrick GUITEY