Son gouvernement civil a le pouvoir constitutionnel d’ordonner une amnistie, indique le Wall Street Journal. Pourtant, Aung San Suu Kyi est bel et bien silencieuse depuis la condamnation de deux journalistes de Reuters en Birmanie. « Un silence assourdissant », dénonce The Guardian dans un édito. Ce dernier précise que la Prix Nobel de la Paix « n’a aucun pouvoir sur l’armée, dirigée par le commandant en chef Min Aung Hlaing. » Sauf qu’Aung San Suu Kyi pourrait tenter de faire pression sur le gouvernement, elle qui a connu cette situation d’emprisonnement. Son silence ne fait que s’effondrer un peu plus le mythe Aung San Suu Kyi qui n’a plus de Nobel de la Paix que le nom.
La dirigeants birmane fait là une grosse erreur car, des Nations unies à l’Union européenne, en passant par les Etats-Unis mais aussi les ONG de défense des droits humains, tout le monde a condamné l’emprisonnement des journalistes. Le gouvernement a beau indiquer, par la voix du vice-ministre de l’Information, Aung Hla Tun, que « critiquer le système judiciaire reviendrait à mépriser les tribunaux », ce manque de courage politique montre que le Myanmar n’est pas encore prêt à devenir une démocratie. Les avocats des deux journalistes emprisonnés vont faire appel du jugement. Mais en attendant, Aung San Suu Kyi peut demander au président une grâce. Encore faudrait-il en avoir le courage…
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