Une centaine de Rohingya ont été interpellés dans les eaux territoriales de la Birmanie sur la route de l’exode, a annoncé mercredi 28 novembre la police locale. Ils ont été forcés à rentrer dans l’ouest du pays, théâtre en 2017 d’un « génocide » selon l’Organisation des Nations unies.
« Ils ont tous été renvoyés à Sittwe sur un navire de la marine » mardi soir, a déclaré à l’Agence France-Presse un responsable de la police de Dawei, port du sud de la Birmanie au large duquel ils ont été trouvés dimanche.
Embarcations précaires
Les 93 fuyards ont été renvoyés dans l’un des camps de « déplacés » rohingya, qui avaient vocation à être temporaires mais sont maintenus depuis des années. Quelque 120 000 membres de cette minorité musulmane y vivent entassés, avec une liberté de mouvement très limitée.
Il s’agit du troisième bateau de Rohingya tentant de fuir pour la Malaisie par la mer à être interpellé par les forces de l’ordre birmanes ces deux dernières semaines. La mousson s’achevant et la mer d’Andaman étant par conséquent plus calme, les tentatives de fuite par la mer reprennent sur des embarcations précaires.
Une dizaine de bateaux ont quitté la Birmanie depuis la mi-octobre, avec des centaines de Rohingya à bord, selon les données de l’organisation non gouvernementale Arakan Project, qui tente de recenser leur exode.
Plus de 720 000 réfugiés
Depuis août 2017, plus de 720 000 Rohingya ont fui les exactions de l’armée birmane et de milices bouddhistes et se sont réfugiés au Bangladesh. Après de multiples retards, le Bangladesh devait lancer à la mi-novembre le rapatriement d’un premier groupe de 2 251 réfugiés.
Mais personne ne s’est présenté à la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie : bon nombre de réfugiés redoutant de rentrer, par peur de nouvelles exactions. Ils craignent aussi d’être à leur tour immédiatement cantonnés dans les camps de fortune de l’Etat Rakhine (anciennement Etat d’Arakan).