Les ravages causés par la secte islamiste Boko Haram dans les pays où elle sévit sont nombreux et ne se limitent pas aux attaques terroristes. Dans un rapport récemment publié à Yaoundé au Cameroun et intitulé « briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale », la Banque mondiale (BM) est revenu en détails sur certains aspects des forfaits commis par la secte. Selon l’institution de Bretton Woods, depuis 2013, l’organisation djihadiste a volé aux éleveurs de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, un volume de bétail d’une valeur globale atteignant 3 milliards de francs CFA soit près de 6 millions de dollars.
Se montrant plus précise, la BM a confié dans son document que ces cinq dernières années au cours de leurs attaques dans les régions indiquées, les éléments de Boko Haram ont au total fait main basse sur environ 17 000 têtes de bovins et des milliers d’ovins et de caprins. On se rappelle qu’en juillet dernier, la presse locale camerounaise avait révélé qu’une dizaine de membres de la secte s’étaient attaquée aux éleveurs dans la localité de Mozogo, dans la région de l’Extrême-Nord du pays, enlevant quatre bergers et emportant 230 bœufs.
Estimation partielle
Mais même si ce bilan est assez lourd, au Cameroun on estime qu’il est partiel et que la secte a fait bien pire. Selon les autorités du pays, les exactions commises par Boko Haram sur le secteur de l’élevage ne s’arrêtent pas aux vols du bétail, mais touchent également le fonctionnement des marchés du bétail, la prise en charge sanitaire des bêtes, ou encore le fonctionnement de l’activité d’élevage dans son ensemble, avec de lourdes conséquences financières.
Dans un rapport officiel, le ministère camerounais de l’élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA) estime que rien que pour la période 2012-2016, le secteur de l’élevage et de la pêche a perdu environ 90 milliards de francs CFA dont 65%, soit environ 54,8 milliards de francs CFA pour le seul secteur de l’élevage. Des pertes consécutives « aux vols, rapts, tueries d’animaux, etc., aux maladies animales et à la baisse de la valeur commerciale des animaux », souligne le rapport gouvernemental.
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