Canada: Google et Facebook s’intéressent de plus en plus aux Inuits

Les deux géants du web Google et Facebook s’intéressent de plus en plus à ces communautés autochtones du Canada, membres des Premières Nations et Inuits de ce vaste pays.

Le 9 juillet dernier, Facebook a profité de la journée du Nunavut, journée commémorant l’accord sur les revendications territoriales de ce territoire du Grand Nord canadien, où vivent essentiellement des Inuits, pour annoncer la traduction de sa plateforme en langue inuite.

Les locuteurs de l’inuktitut et l’inuinnaqtun, deux dialectes les plus parlés de l’inuktut, la langue inuite, peuvent utiliser l’application Translate Facebook, [traduisons Facebook en français, ndlr] pour proposer des traductions de mots et de phrases dans leur langue. Puis la communauté est invitée à se prononcer en faveur ou contre ces traductions et selon cela, elles seront ajoutées ou pas à la version inuktut de Facebook.

Se rapprocher de sa langue maternelle

Plus de la moitié des Inuits considèrent l’inuktut comme leur langue maternelle et surtout parce qu’ils sont très, très nombreux à communiquer via les réseaux sociaux. Dans le Grand Nord, certains jeunes Inuits racontent qu’à cause de Facebook et des livres en anglais, ils perdent leur inuktitut. L’un d’entre eux explique même que sa mère s’est mise à l’anglais pour pouvoir lui écrire via Facebook puisque ce n’était pas possible de le faire en inuktut.

Avec cet outil, on aide ce peuple à pouvoir parler sa langue sur le réseau social et c’est vraiment important quand on sait que Facebook joue un rôle-clé dans la lutte contre le suicide au Nunavut. Facebook travaille aussi avec d’autres dirigeants autochtones partout au Canada pour inclure d’autres langues sur la plateforme.

Google prend également des initiatives en ce sens

En juin 2017, après sept ans de travail, Google a ajouté plus de 3 000 communautés autochtones sur les cartes de Google Maps et Google Earth, car elles étaient tout simplement inexistantes. Il faut savoir que plus de 1,4 million de personnes s’identifient comme membres des Premières Nations, comme Inuits et comme Métis, ceux qui sont d’origines autochtone et européenne. Ainsi on représentait véritablement le Canada avec ces ajouts.

Et depuis décembre dernier, l’option voyager de Google Earth propose quelque chose de très intéressant : une description du système des pensionnats autochtones, qui ont duré 150 ans, qui avaient pour politique d’assimiler les enfants autochtones. 150 000 ont été arrachés à leur famille. Grâce à plus de 100 marqueurs sur la carte, on peut voir leurs emplacements et avoir en même temps des photos, des récits de survivants. Cette page sombre de l’histoire du Canada peut ainsi être découverte.

RFI