Adoptée la semaine dernière, non sans avoir suscité des remous au sein de l’Assemblée nationale du Québec et fait monter, en dehors de ses murs, une clameur de protestation populaire, la loi contre les signes religieux au travail n’a pas été applaudie partout des deux mains, au pays de l’érable.
Présidant aux destinées de Brampton, la quatrième ville de la province de l’Ontario, l’édile Patrick Brown n’a pas mâché ses mots au sujet d’une loi jugée liberticide, sur laquelle le gouvernement de la Belle Province voulait à tout prix laisser son empreinte… farouchement laïque.
« Cette loi est un affront à la liberté de religion et une violation de la Charte canadienne des droits et libertés », s’est indigné l’ancien chef de file du Parti progressiste-conservateur à l’échelle régionale, avant d’annoncer sa ferme volonté de prendre le problème à-bras-le-corps.
« Nous devons envoyer un message fort aux partisans de la loi sur la laïcité au Québec », a-t-il averti depuis son bureau de l’Hôtel de ville, prêt à accueillir dans son fief les Québécois ainsi ostracisés, au premier rang desquels figurent les musulmans, les boucs émissaires tout désignés, et plus particulièrement les femmes voilées.
La police de l’Ontario a ainsi approuvé à l’unanimité une motion allant dans ce sens : « Les forces de police de la région croient aux valeurs de diversité et d’inclusion, y compris à l’accommodement des symboles religieux », pouvait-on lire dans un communiqué officiel publié vendredi dernier.
« Nous invitons toutes les personnes concernées, qui avaient entamé ou se préparaient à une carrière dans la police au Québec, à déposer leur candidature sans attendre auprès de la police régionale de Peel », était-il encore stipulé.
Très reconnaissant, le Centre culturel islamique du Québec a aussitôt exprimé ses sincères remerciements à Patrick Brown, l’édile qui ne pliera pas devant les coups de boutoir des jusqu’au-boutistes de la laïcité, ainsi qu’aux hauts gradés de l’institution policière de l’Ontario.
« Merci à la police régionale de l’Ontario et de Peel d’appliquer fidèlement les valeurs de la Charte canadienne des droits et libertés », ont écrit en substance ses responsables sur leur page Facebook, en redoutant que cette loi contre les signes religieux, prétendument libératrice, ne libère en fait que les pires pulsions.