Financer la formation d’un médecin afin qu’il revienne parfaitement aguerri à Gaza, dans l’enceinte de l’hôpital Al-Shifaa où il a fait ses débuts difficiles, confronté à l’effondrement du système de santé voulu par Israël, telle est la formidable initiative qui a emporté l’adhésion de tous les fidèles de la Muslim London Mosque. Une grande première pour un lieu de culte musulman !
Se dressant fièrement vers le firmament, au cœur de la province canadienne de l’Ontario, la plus grande mosquée de la région a fait une donation substantielle de 90 000 dollars canadiens (soit plus de 59 000 euros) à la London Health Sciences Foundation. Son objectif suprêmement fédérateur ? Faire d’un praticien prometteur un spécialiste chevronné, capable de former à son tour de futurs médecins palestiniens.
L’ homme de la situation, qui se réjouit d’être le premier médecin à bénéficier du soutien financier d’une mosquée, est un jeune néphrologue plein d’avenir qui, alors qu’il n’était que stagiaire, s’est frotté à la dure réalité des soins hospitaliers dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde.
« Dans la bande de Gaza, nous n’avons que cinq médecins du rein pour deux millions de personnes. J’espère donc aider mes collègues gazaouis à améliorer le niveau de soins, au moins dans le département de néphrologie », a déclaré le Dr Gaeth Alazanean, en alertant sur la grave pénurie de médicaments qui met en péril la vie des patients.
Lundi soir dernier, lors de la conférence de presse organisée par la Muslim London Mosque pour remettre le beau chèque aux représentants de la London Health Sciences Foundation, l’émotion a étreint les responsables musulmans.
« Notre mosquée est heureuse d’apporter sa contribution à la formation médicale en général, et à la formation de médecins oeuvrant dans des régions du monde en souffrance en particulier, telles que Gaza. L’enclave palestinienne qui a un tel besoin vital de soins médicaux adaptés et de qualité », a déclaré l’imam des lieux avec solennité, le cœur vibrant d’espoir pour Gaza et ses unités de soins qui, malheureusement, ne sont plus sanctuarisées.