Elle fait la part belle aux documentaires traitant sous un angle réaliste, original ou audacieux des thématiques qui sont le reflet de la société canadienne, l’émission Docs Point of View, diffusée sur la chaîne de télévision CBC, a récemment mis en lumière les portraits de 8 jeunes musulmans, talentueux et passionnés, qui réussissent.
Outre leur attachement aux enseignements humanistes de l’islam et à leurs racines, ces Canadiens, âgés de 15 à 35 ans, ont en commun de s’illustrer brillamment au pays de l’érable, chacun dans son registre ou son domaine particulier de compétences.
Ils sont l’incarnation d’une nouvelle génération musulmane très prometteuse, qu’aucun défi ou obstacle ne fait reculer, et dont le parcours remarquable et méritoire constitue une source d’inspiration inépuisable pour les plus jeunes, sur la terre d’élection du multiculturalisme.
Jae Deen et Karter Zaher (Deen Squad)
Ils forment un duo parfaitement complémentaire, les inséparables Canadiens Jae Deen et Karter Zaher, originaires respectivement du Ghana et du Liban, se sont lancés dans le hip-hop « halal ». Tous deux nourrissent l’espoir que leur musique, chargée de bonnes vibrations, insufflera la fierté d’être musulmans à leurs jeunes coreligionnaires et contribuera à montrer un autre aspect de l’islam au plus grand nombre.
« C’est du hip-hop islamique. Parce que le hip-hop traditionnel est associé à la violence, à la drogue, au sexe, à la nudité … », a expliqué Karter Zaher. « Nous voulons que nos frères et soeurs coexistent ensemble. Nous voulons que les chrétiens, les juifs et les musulmans se respectent et se rapprochent mutuellement, et donnent tort aux médias et à leur propagande délétère », a-t-il ajouté. Si, selon le vieil adage, la musique adoucit les mœurs, le hip-hop islamique de Karter Zaher et Jae Deen aspire à changer les regards sur l’islam et les musulmans.
Danish Mahmood
Du haut de ses 15 ans, Danish Mahmood, un jeune prodige de la science, n’en finit pas d’époustoufler ses professeurs dans la province de l’Ontario.
Ce génial inventeur qui, à l’âge de 8 ans, transforma sa chambre en un petit atelier expérimental, fait forte impression partout où il passe, notamment dans les salons de l’Innovation. Le fruit de ses travaux, un capteur de doigt portable capable de mesurer les signes vitaux d’un patient, a été récompensé en 2017 par des palmes prestigieuses : le premier prix du concours de l’Union européenne pour jeunes scientifiques.
« J’aime me confronter aux problèmes du monde et, encore plus, les résoudre, ce que tous les scientifiques essaient de faire », a-t-il déclaré, en démontrant une maturité, elle aussi, exceptionnelle. Sa bourse d’entrée à la Western University en poche, il envisage de poursuivre des études de médecine au sein de la troisième plus grande université de l’Ontario.
Seher Shafiq
Elle a contracté très tôt le virus de la politique, Seher Shafiq est l’une des figures de proue de l’association du Vote musulman au Canada. Cette association a pour vocation première d’expliquer à la communauté musulmane l’importance que revêt le droit de vote, tout en incitant ses membres à s’impliquer davantage dans la vie politique locale, dans les affaires de la cité.
Titulaire d’une maîtrise en Affaires internationales, elle a joué un rôle crucial lors des dernières élections fédérales dans l’Ontario, ne ménageant pas ses efforts pour convaincre ses coreligionnaires de ne pas bouder les urnes.
Reem Ahmed
Elle a quitté son Egypte natale pour s’installer au Canada il y a plus de dix ans de cela, Reem Ahmed a été en 2018 la révélation de l’émission très populaire « MasterChef ».
Première candidate voilée à avoir été sélectionnée pour participer à ce grand concours télévisé de cuisine, c’est derrière les fourneaux, et non plus dans un laboratoire de recherche, que cette brillante ingénieure bio-médicale a fait merveille, délaissant ses fioles pour le rouleau à pâtisserie.
« C’était incroyable, mais en même temps, il y avait beaucoup de pression. Vous représentez des musulmanes, des femmes qui portent le hijab et c’est une énorme responsabilité », a confié Reem Ahmed, en insistant sur le fait que les préjugés qui entourent les femmes musulmanes ne sont faits que pour être battus en brèche. « Afin de dissiper totalement ces idées fausses qui empoisonnent nos vies, et déshumanisent particulièrement les femmes musulmanes, nous devons nous intégrer pleinement dans la société canadienne », a-t-elle renchéri.
Mustafa Ahmed
Aussi loin qu’il s’en souvienne, Mustafa Ahmed, 17 ans, a toujours eu la rime heureuse. Doté d’un véritable don du ciel, cet adolescent de Toronto s’est fait un nom en l’espace de quelques mois sur la scène poétique et urbaine du slam.
Il n’a pas son pareil pour déclamer des vers avec un talent théâtral inné, notamment quand il s’agit de rendre un vibrant hommage au champion d’exception qui figure à son panthéon personnel : le boxeur de légende, Muhammad Ali.
« Il incarnait la force, la puissance, la détermination, et en le perdant le 3 juin 2016, j’ai l’impression que nous avons tous perdu un peu de force à ce moment-là », s’est épanché le jeune poète musulman qui, depuis son Ontario natal, ignore l’angoisse de la page blanche.
Timaj Garad
Artiste épanouie, qui a l’art de raconter des tranches de vie puisées dans sa propre existence, Timaj Garad met en scène des histoires vibrantes d’authenticité au théâtre. C’est sous l’angle de vue d’une femme noire, d’origine éthiopienne et de confession musulmane, dont la famille a élu domicile à Scarborough dans les années 70, que cette Canadienne venue d’ailleurs réussit à émouvoir les foules et à les sensibiliser au fléau du racisme.
« Nous subissons de plein fouet la violence du racisme anti-noirs, de l’islamophobie et de la misogynie de manière intersectionnelle, mais nous voyons rarement des représentations qui donnent voix à ces expériences », déplore-t-elle vivement, en se faisant fort de pallier cette lacune dans chacun de ses spectacles.
Zaid Ali
Né à Waterloo, au coeur de l’Ontario, Zaid Ali est un jeune premier qui a le vent en poupe au pays des grands lacs et des caribous.
Fier de ses racines pakistanaises, il a acquis une notoriété fulgurante grâce à ses vidéos qui cartonnent sur Facebook, dans lesquelles il décrit de manière caustique la vie d’un Sud-Asiatique en Occident.
« J’aime faire sourire les gens », se plaît-il à dire. Un exercice dans lequel il excelle, si l’on en juge par les plus de 5 millions de fans inconditionnels qui esquissent de larges sourires à chacune de ses apparitions sur la Toile.
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