CHAINE DE SOLIDARITE RAMADAN : Interview avec El Hadj Fousséni Diabaté, Président de la Fondation Réveil des Cœurs

Bientôt le mois de Ramadan, mais le monde reste frapper par cette pandémie qui paralyse tous les secteurs et domaine, y compris celui de la religion. Et dans ce chao, la solidarité qui est de mise dans ce mois de partage peut ne pas être effective autant envers les acteurs des mosquées que des personnes dans le besoin qui les fréquentent. Pour ne pas perdre ce caractère d’entraide en ce mois béni, une chaîne de solidarité Ramadan a été mise en place. Aussi, pour avoir de plus amples informations, el hadj Fousséni Diabaté, président de la Fondation Réveil des cœurs s’est livrée.

Comment est née l’idée de mettre en place une chaîne de solidarité Ramadan?

Cette initiative est le fruit d’un opportunisme humain et humanitaire. Pour la simple raison que depuis le début de cette pandémie, des learders, des structures ou personnes lambda ont lancé des messages aux musulmans, notamment sur les réseaux sociaux, les invitant à plus de regard à l’endroit de nos leaders religieux et des couches vulnérables de la communauté musulmane. La Fondation a saisi l’opportunité de ce cadre pour traiter de toute urgence, la question de l’aide humanitaire en faveur de nos populations. Toutes ces structures ont donc souscrit de manière spontanée à ce projet.

 

En quoi consiste cette chaîne ?

La mise en place de cette chaîne de solidarité s’inscrit dans la double dynamique de la logique de crise engendrée par la pandémie du CORONAVIRUS. Cette pandémie est venue avec son cortège de confinement et de risque de paupérisation exacerbée. Et en même temps, nous avons l’arrivée du mois béni de Ramadan. Un mois de partage par essence et par excellence, un mois de générosité contagieuse. Nous sommes indubitablement dans une situation où avec le confinement et les mesures de distanciation sociale, tous nos instructeurs religieux, nos veuves et orphelins démunies et toutes ces personnes vulnérables qui vivaient grâce à la dynamique de l’animation de nos Mosquées se retrouvent abandonnées à leur sort, sevré de notre présence, de nos dons, de notre soutien et notre assistance. Fallait-il rester de marbre alors que l’Islam nous invite sans cesse à la générosité ? Assurément non, car le Saint le dit avec éloquence:《Vous n’atteindrez la vraie piété, que si vous faites largesse de ce que vous chérissez》S3 V92.

Vous êtes accompagnés dans cette cause ?

Nous avons le soutient de la crème des structures de la jeunesse musulmane de Côte d’Ivoire, à savoir les Fondations Réveil des Cœurs, Djigui la Grande Espérance, Zakat et Wakf, Ambef, Rouchdiya Charity, les 3A, la Jemci, l’Ajmci, la Citadelle, l’Aeemci, la Cemucci. Nous avons eu la bénédiction du Cosim avec à sa tête le Cheick Boikary Fofana et l’amsci piloté par le Cheick Fadiga Farouk et nous sommes accompagnés par tous les médias islamiques, au nombre desquels Islam Info à qui nous disons infiniment merci au nom du collectif pour cet interview

Comment doit se faire les collectes vu qu’il y a plusieurs structures inscrites dans le projet ?

La spécificité de cette chaîne est de responsabiliser tous les musulmans, toutes les familles musulmanes, tous les cadres et les opérateurs économiques autour de nos populations vulnérables, chacun selon sa capacité. Chaque musulman devra faire l’effort de faire un don dans sa Mosquée. Cela facilitera un véritable maillage national et ainsi, toutes les Modifications de Côte d’Ivoire seront servies. Les dons peuvent se faire en nature ou en numéraire à l’intérieur des Mosquées du 16 au 30 Avril 2020. Si chacun musulman s’approprie ce projet vous verrez que toutes les couches vulnérables et les animateurs de nos lieux de culte seront tous servis. La chaîne se déploie également entre différentes Mosquées. Celles qui recevront un excès de dons, pourront apporter le surplus aux autres communautés

Les dons recueillis sont destinés à quelle frange de la population ?

Nous avons défini une catégorie de cibles et il s’agit principalement des démunis, des veuves et orphelins, des personnes vulnérables et du 3 ème âge nécessiteux, les muezzins, les prédicateurs, les élèves et étudiants musulmans vivant dans la précarité, les enseignants des établissements confessionnels et les Imams.

Quelles seront les composantes de ses dons?

Les dons seront  essentiellement composés de vivres alimentaires (riz, huile, pattes alimentaires et autres denrées) et aussi de don numéraire

Et comment se feront les distributions ?

Pour la collecte de dons, nous avons pensé à un mode opératoire qui tienne compte des mesures BARRIÈRES contre la propagation du CORONAVIRUS pour éviter le maximum possible, les contacts physiques. Recceuillr nous mêmes les dons pour les réaffecter serait très studieux. Nous avons donc voulu responsabiliser chaque communauté, d’autant plus que chacun dispose déjà d’un mécanisme de gestion de la chose sociale. Chaque Mosquée mettra son comité de gestion à contribution, de concert avec l’imamat. Toutes les communautés sont autonomes. Notre appui se déclenche au niveau de la mobilisation communautaire. Et c’est chaque Mosquée qui veillera à la réparation des biens recueillis. Sur proposition des Imams, les associations initiatrices de ce projet auront des représentants dans les Mosquées le jour du partage pour nous faire une remontée d’images et de la totalité des dons recueillis pour servir de support à un bilan global à la fin de l’activité.

Les autres structures peuvent recevoir des dons en numéraire, et ce, pour permettre à tous ceux qui sont hors du pays ou qui ne peuvent pas se déplacer de contribuer à la chaîne. Mais ces dons seront investis dans le cadre de ce projet, en faveur des cibles susmentionnées selon les spécificités de ces structures. La Fondation Zakat enregistrera tout ce qui est Zakat et l’Aeemci et la Ceemuci, sont habilités à recevoir des dons en nature également dans leurs sièges respectifs, à la Mosquée de la Riviéra 2 et au carrefours de la Riviera Palmeraie, pour les acheminer vers les étudiants sans tuteurs et vivant en situation de précarité.

Combien de personnes bénéficieront de ces dons ?

A l’heure actuelle, il serait difficile de le dire, puisqu’il n’existe pas de cartographie en la matière avec des indices préalables déclinés. Nous aurons une idée approximative de ces données à la fin de l’opération In Shaa ALLAH, l’idée est de couvrir toutes les Mosquées de Côte d’Ivoire

Quelles sont les personnes qui doivent participer à cette opération ?

Tout le monde doit donc souscrire à ce projet, exception faite de ceux qui n’ont pas le minimum et qui doivent être du nombre des bénéficiaires. Allah nous dit dans le Saint Coran: 《Vous n’atteindrez la vraie piété, que si vous faites largesse de ce que vous chérissez》 s 3v92. Un enseignement coranique qui a tout son sens aujourd’hui, face aux murmures de souffrance de ces veuves, ces orphelins, ces personnes vulnérables et naturellement nos Imams qui sont sevrés de notre soutien. Aucun ne peut se sentir fier d’entendre que son Imam a été obligé de tendre la main à l’espace public pour nourrir sa famille. Aider les autres à préserver leur dignité, c’est se mettre soi-même à l’abri de retour dramatique de l’histoire, parceque la roue tourne. Nous avons confiance et foi en cette communauté et nous invitons tous les musulmans, sans réserve à s’offrir une demeure au près du Seigneur avec ce projet. Dans un hadith rapporté par Abou Horayra, le Messager saw a dit:《Celui qui s’occupe de la veuve et du nécessiteux, est comme celui qui prie la nuit et jeûne le jour.》

Quel message vous pouvez donner à toutes ces personnes qui auront l’occasion de vous lire ?

Profitons de cette crise pour raffermir nos liens de fraternité et de solidarité agissante et pour avoir un mécanisme permanent de réponse aux crises au sein de notre communauté. Aujourd’hui nous permettra de construire demain. Que ALLAH épargne tout donateur de l’humiliation et la pandémie ici-bas et dans l’au-delà et fasse grâce à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce projet. Merci à l’ensemble des leaders de toutes les structures du collectif pour leur hauteur d’esprit qui prouvent que la communauté peut-être unie et pour ce gage de solidarité qui fera hypothèse d’école, sans oublier nos partenaires médias et en première ligne de cette marque de reconnaissance, nos leaders religieux. Bon mois Ramadan à toutes et à tous. Pour ma communauté, je m’engage.

Sira