Christine Lagarde dresse un tableau de l’économie mondiale qui n’est pas rassurant dans une interview accordée à nos confrères de l’AFP. Selon la prochaine directrice de la Banque centrale européenne (BCE), des menaces pèsent sur l’activité économique ce qui fragilise la croissance mondiale.
Christine Lagarde ne mâche pas ses mots : l’économie mondiale est menacée non seulement par les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, mais aussi par le Brexit qui assombrit l’avenir de l’Europe. La future dirigeante de la Banque centrale européenne (BCE) exhorte les décideurs à changer de politique tant qu’il n’est pas trop tard et à dialoguer pour résoudre les incertitudes qui entourent le monde.
La croissance économique est fragile pour cette année. Les prévisions économiques du FMI et de l’OCDE le confirment. L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) s’attend pour 2019 à la croissance mondiale « la plus faible depuis la crise financière ». Christine Lagarde rejette les tentations protectionnistes et se dit convaincue que le multilatéralisme est la seule voie à suivre pour une croissance solide.
Une France en bonne voie
Quant à la France, elle se montre optimiste. Christine Lagarde estime qu’elle est en peloton de tête de la croissance de la zone euro. Elle considère que l’Hexagone bénéficie d’un marché intérieur solide et que la consommation domestique joue son rôle dans la croissance française.
Elle rajoute que de son point de vue les réformes budgétaires du gouvernement auront des effets positifs : « Il y a eu, à la suite du mouvement des gilets jaunes, un financement important qui a été engagé, prévu dans les budgets, et qui, clairement, joue un rôle de relance économique ».
Elle explique aussi dans cette interview avoir peu de regret quant à sa politique, notamment sur la gestion de la crise en Argentine. Elle juge qu’elle aurait été bien pire sans l’aide critiquée apportée par le FMI : « Nous devons regarder les deux côtés de l’équation. Que se serait-il passé si nous n’avions pas été là, si nous n’avions rien fait ? Je pense que cela aurait été bien pire. Je n’ai aucun doute là-dessus ». À ce jour, l’Argentine a reçu quelque 44 milliards de dollars du prêt qui avait été approuvé en juin 2018.
RFI