Commerce agricole mondial, le casse-tête

La France vient d’engranger une récolte de blé record, mais comme elle n’est pas la seule, les cours du blé sont faibles et cela pose des problèmes de rentabilité aux agriculteurs. Les producteurs américains de soja subissent les conséquences de la politique commerciale de Donald Trump, et sont en train de perdre le marché chinois au bénéfice de l’agrobusiness brésilien. En Amérique latine, les pays du Mercosur viennent de signer un accord avec l’Union européenne. Et celle-ci a signé un autre accord de libre-échange avec le Canada, le CETA, qui inclut des produits agricoles et fait grand débat. Au Nigeria, les autorités bataillent contre les importations de riz pour promouvoir la production locale et font jouer des règles protectionnistes. Alors protectionnisme, régulation ou libre échange, autosuffisance alimentaire partout où c’est possible, ou généralisation des échanges agricoles internationaux.

Voilà les questions abordées par Jean-Pierre Boris avec trois invités  :

– Jean-Yves Carfantan vit au Brésil depuis 2002. Il est directeur associé d’AgroBrasConsult, un bureau d’études brésilien spécialisé en investissements et marchés agricoles, et membre de l’institut Fernand Braudel, un think tank économique brésilien. Auteur de nombreux ouvrages, le dernier d’entre eux s’intitule « Brésil, les illusions perdues, du naufrage au redressement », un livre publié l’an dernier (2018) aux Éditions François Bourin.

– Thierry Pouch est chef du service économique de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture à Paris et chercheur associé au laboratoire «regards» de l’Université Reims Champagne Ardenne. Il a écrit, en 2016, avec Jean-Marc Chaumet un livre intitulé «La Chine et la question alimentaire. Importer ou produire son alimentation». C’est publié aux Presses Universitaires de Rennes.

– Frédéric Courleux est directeur des études du think tank Agriculture Stratégies. Il est ingénieur agronome et ingénieur des Ponts. Ses travaux portent sur les modes de régulation.

► Autres éléments

1 / Entre l’UE et les pays du Mercosur, les négociations traînaient depuis près de vingt ans… Fin juin, les deux blocs ont enfin conclu un accord de libre-échange. Accord qui doit notamment permettre de réduire progressivement les droits de douane sur de nombreux produits entre les deux rives de l’Atlantique. Très controversé en Europe et particulièrement en France, cet accord est au contraire salué en Argentine. Le pays traverse une grave crise depuis l’an dernier, et pour l’industrie agricole, principal moteur de l’économie argentine, cet accord pourrait être très favorable…C’est un reportage Eco d’ici Eco d’ailleurs signé Aude Villiers-Moriamé à Buenos-Aires.

2 / Nous parlions à l’instant des bénéfices générés par les exportations. La question était sur toutes les lèvres, le jeudi 22 août dernier place de la République à Paris, où avait lieu une vente directe de fruits et légumes à prix coûtant par les producteurs eux-mêmes. Un événement annuel organisé par le syndicat agricole MODEF et des élus du Parti Communiste français. Objectif : soutenir les agriculteurs français, particulièrement frappés par la canicule et la sécheresse cette année. Et lutter contre les importations massives de produits alimentaires. C’est un reportage Eco d’ici Eco d’ailleurs signé Ariane Gaffiuri que nous retrouvons avec plaisir dans cette émission.

3 / Au Canada, les agriculteurs semblent faire les frais du traité signé avec l’Union européenne. L’entente profite en effet notamment aux fournisseurs de services financiers canadiens qui auront davantage accès au marché en Europe. Par contre, elle oblige aussi le Canada a ouvrir davantage ses frontières aux fromages européens, dont une bonne partie se voyaient jusque-là frappés d’une taxe. 17 000 tonnes de ces produits devraient bientôt arriver dans les rayons des magasins canadiens, particulièrement au Québec. Un coup dur pour les producteurs laitiers de cette province francophone confronté déjà à la baisse du prix du lait. C’est un reportage Eco d’ici Eco d’ailleurs signé Pascale Guéricolas.

RFI