Dans un monde où le matérialisme devient le critère fondamental d’évaluation du bonheur et du bien-être, pour être heureux, il faut donc aujourd’hui être adossé à des avoirs matériels et financiers significatifs. Notre esprit est ainsi formaté à vivre au rythme des émotions que nous procurent les choses matérielles. Or, les choses matérielles n’ont qu’une durée limitée. D’où, l’impossibilité pour l’Homme de nos jours, d’être entièrement heureux, car angoissé par l’éventualité de la périssabilité de ses acquis, donc de son bonheur. Une situation qui est tout autre pour le musulman, dont les critères de vie s’élaborent à l’aune de Sa soumission à Allah, Son Créateur. En réalité, l’âme est ce qui détermine l’être humain, à l’image de ce que le moteur représente pour un véhicule. Or, cette âme n’est pas d’essence matérielle. Elle est immatérielle et d’essence divine.
En claire, la part du divin en nous. Le reste de notre constituant, c’est-à-dire le corps, n’étant qu’un amas de minéraux qui retourne à la terre quand l’âme quitte le corps. Il est donc important pour l’Homme de comprendre que le plus important, c’est son âme, la façon de l’entretenir et de la nourrir au même titre qu’il le fait pour son corps. C’est donc la stabilité et la santé de notre âme qui déterminent le degré de notre bonheur. C’est le sens profond du message qui se cache derrière les paroles d’Allah aux versets 7 à 10 de la sourate 91(As-shams, le Soleil) : « Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée ; et lui a alors inspiré son immortalité, de même que sa piété ! A réussi certes celui la purifie.
Et est perdu celui qui la corrompt ». Il n’y a qu’après avoir imbibé son âme de sa nourriture spirituelle que l’on peut déterminer le sens de ses actions, conséquemment la nature de ses émotions. Il faut convenir que dans la configuration actuelle du monde, cet exercice apparait difficile et rencontre des obstacles multiples. Pourtant, rien n’est insurmontable si la volonté y est. Si l’on décide de changer, il est fort probable d’atteindre ses nouveaux objectifs. Allah ne nous dit-Il pas au verset 11 de la sourate 13 (ArRad, le tonnerre) : « En vérité, Allah ne change rien, en un peuple, tant qu’il n’a rien changé en luimême. » En clair, notre vie, notre bonheur dépendent en partie de nos actes, de notre vision du monde. Il faut donc comprendre ce déterminisme et s’engager à protéger son âme pour que celle-ci, en retour, devienne la force motrice positive de notre vie qui nous insuffle et nous procure le bonheur. Une responsabilité qu’Allah nous rappelle au verset 105 de la sourate 5 (Al Maidah, la Table servie) : « Ô vous qui portez la foi ! Vous êtes responsables de vous-même ! Celui qui s’égare ne vous nuira point si vous avez pris la bonne voie. C’est vers Allah que vous retournerez tous ; alors Il vous informera de ce que vous faisiez. » Qu’Allah nous accorde la lucidité. Amine ! NURUDINE OYEWOLE Expert-consultant en communication [email protected]