Côte d’Ivoire – Football : Drogba, Touré, Barry, Kalou… Que deviennent les grands noms des Éléphants ?

Alors que Didier Drogba accueillait le 20 février dernier en France le nouveau président libérien George Weah, qu’en est-il des autres joueurs issus de la génération dorée du football ivoirien ? Si certains, comme Copa Barry ou les frères Kolo et Yaya Touré, ont remporté la CAN en 2015, d’autres ont entamé leur reconversion, entre business ou projets humanitaires.

Le 20 février dernier, Didier Drogba faisait partie des grands noms du football choisis pour accueillir en France le nouveau président libérien et ancienne star du ballon rond, George Weah. Si le buteur emblématique de la génération dorée du football ivoirien (des années 2004-2015) joue encore, il n’est pas le seul : Yaya Touré et Copa Barry sont également toujours sur les terrains.

Kolo Touré, lui, passe ses diplômes d’entraîneur, tandis que Bonaventure Kalou, qui suit de près les affaires du foot ivoirien, est devenu un homme d’affaires actif impliqué dans l’humanitaire.

Mais tous les membres de la célèbre génération dorée n’ont pas connu la même réussite. Didier Zokora, Bakary Koné et N’Dri Koffi Romaric sont, eux, revenus au pays.

  • Drogba, « l’hyperactif »

À bientôt 40 ans (il les aura le 9 mars prochain), Didier Drogba reste un fringant jeune homme. La preuve : après une carrière européenne bien remplie (Le Mans, Guingamp, Marseille, Chelsea, Galatasaray Istanbul), un passage express en Chine (Shanghai Shenhua), l’ancien capitaine des Éléphants (106 sélections) s’est exilé sur le continent américain. Après l’Impact de Montréal, un club canadien engagé en Major League Soccer (MLS), Drogba a rejoint en avril dernier Phoenix Rising FC, un club américain de Ligue 2, où il terminera sa carrière.

Il y est rapidement devenu actionnaire, avec l’ambition d’en faire une franchise MLS. Il pourrait y devenir directeur sportif, alors que le poste d’entraîneur est occupé par son ami français Patrice Carteron (ex Mali, TP Mazembe, Wadi Degla au Caire). Drogba est également entré au comité directeur de l’AC Williamsville, un club d’Abidjan qui va participer à la Ligue des Champions 2018. L’attaquant pourrait aussi participer au financement d’un complexe sportif.

Drogba détient désormais 10 % du capital de la Société des Mines d’Ity

En côte d’Ivoire, Drogba a également décidé d’investir une partie de son argent dans les mines, un secteur qu’Alassane Ouattara, le chef de l’État, veut développer. Il détient désormais 10 % du capital de la Société des Mines d’Ity (SMI), contrôlée à 80 % par le groupe canadien Endeavour Mining (les 10 % restant appartenant à l’État ivoirien).

Toujours côté business, Drogba a décidé de se lancer dans la chaussure haut de gamme avec sa marque JAD. En revanche, des journalistes du Daily Mail ont accusé, en décembre 2016, la fondation Drogba d’arnaquer ses donateurs et de n’utiliser qu’un faible pourcentage des sommes collectées pour des actions humanitaires.

  • Yaya Touré veut durer

Même s’il joue très peu à Manchester City (11 matchs depuis le début de la saison), Yaya Touré (34 ans) n’a pas envisagé de partir à six mois de la fin de son juteux contrat à 988 000 € par mois. En fin de saison, le milieu de terrain des Citizens s’envolera peut-être pour les États-Unis et la MLS. D’ici là, le champion d’Afrique 2015, qui n’a plus joué pour son pays depuis près de trois ans, portera peut-être de nouveau le maillot des Éléphants, comme il l’a fait savoir à la fin du mois de décembre dernier. Son dernier défi serait d’aider la Côte d’Ivoire à se qualifier pour la CAN 2019 au Cameroun.

Sportivement, rien ne s’y oppose, puisque Yaya Touré (102 sélections) donne globalement satisfaction à Pep Guardiola chaque fois que celui-ci l’utilise. Et sans lui, la Côte d’Ivoire n’a plus vraiment fait d’étincelles depuis son sacre continental de 2015. Le joueur, qui entretient des relations compliquées avec Sidy Diallo, le président de la Fédération ivoirienne (FIF), devra aussi attendre la nomination du futur sélectionneur. À moins qu’Ibrahima Kamara, qui assure l’intérim, ne le convoque pour les matchs de mars.

  • Kolo Touré, une reconversion toute trouvée

Sa carrière à peine terminée au Celtic Glasgow en juin dernier, le frère aîné de Yaya Touré s’est naturellement dirigé vers le métier d’entraîneur. L’ex-défenseur de l’ASEC Mimosas, d’Arsenal, de Manchester City et de Liverpool a intégré le staff technique du club écossais. Parallèlement, il suit des cours afin d’obtenir un master en management (MAB), reconnu par l’UEFA.

Mais si le quotidien de Kolo Touré est essentiellement britannique, le champion d’Afrique (121 sélections) est loin d’avoir coupé le lien avec son pays. Intégré à l’équipe technique des Éléphants en septembre dernier, il a assisté Ibrahima Kamara, sélectionneur intérimaire depuis le départ de Marc Wilmots en novembre dernier et en charge de l’équipe locale lors du CHAN au Maroc. Les deux hommes sont d’ailleurs présentés comme de possibles successeurs du technicien belge. Kolo Touré (36 ans), malgré son inexpérience, ne serait pas contre l’idée…

  • Bonaventure Kalou, le touche-à-tout

Depuis qu’il a définitivement raccroché, en 2010, après une dernière expérience au SC Heerenveen (Pays-Bas), Bonaventure Kalou (40 ans, 52 sélections) n’a pas perdu de temps pour entamer sa reconversion. L’ancien attaquant formé à l’ASEC, passé par le Feyenoord Rotterdam, Auxerre, le Paris-SG, Lens et Al-Jazira (Émirats arabes unis) a créé sa propre fondation. Les fonds lui ont permis d’ouvrir un centre de dialyse à Bouaké et d’aider des orphelines de Grand-Bassam.

Bonaventure Kalou a créé sa propre fondation, permettant d’ouvrir un centre de dialyse à Bouaké et d’aider des orphelines de Grand-Bassam

Le frère aîné de Salomon Kalou, qui évolue au Hertha Berlin et porte toujours le maillot des Éléphants a également fondé Dream Sports Management, une société basée à Abidjan et spécialisée dans événementiel et le marketing.

Mais Kalou suit de très près les affaires du football ivoirien. Il a plusieurs fois critiqué l’action de Sidy Diallo à la tête de la Fédération, une attitude qui lui a coûté sa place de consultant à Canal + Afrique. L’actuel président de la FIF, qui doit affronter la fronde d’une partie du football local, traverse une période difficile. À Abidjan, certains voient en Bonaventure Kalou un de ses possibles successeurs.

  • …et les autres

Didier Zokora « Maestro », après avoir sillonné l’Europe (Genk, Saint-Étienne, Tottenham, FC Séville, Trabzonspor, Akhisar Belediyespor), a fait un détour par l’Inde, puis l’Indonésie, où le club de Semen Padang l’a libéré de ses obligations, faute de pouvoir assumer son salaire. À 37 ans, l’ex international (123 sélections), formé à l’ASEC, est revenu à Abidjan. Mais à l’AFAD, le club présidé par Jacques Anouma, l’ex-président de la FIF.

Dans la capitale économique du pays, il y croise ses anciens coéquipiers N’Dri Koffi Romaric (34 ans, 46 sélections), revenu à l’ASEC après avoir notamment joué en Belgique, en France, en Espagne et à Chypre, et où il entraîné l’équipe B, ou Bakary Koné (36 ans, 43 sélections). L’ex-buteur de Lorient, Nice et Marseille est à l’ASEC fin 2016 pour y devenir conseiller sportif mais également joueur.

À la fin de sa carrière, Copa Barry aimerait aider les gardiens de but de son pays

Copa Barry (39 ans, 99 sélections) a quitté Lokeren après dix ans dans les Flandres belges. L’ex-gardien des Éléphants joue à Louvain (Ligue 2 belge) et aimerait, à la fin de sa carrière, aider les gardiens de but de son pays.

Abdoulaye Meïté (37 ans, 49 sélections) termine sa carrière au FC Lusitanos (Andorre) ; Arouna Koné (34 ans, 39 sélections) à Sivasspor (Turquie) ; Arthur Boka (34 ans, 85 sélections) attend un dernier challenge et Aruna Dindane (37 ans, 62 sélections), après une fin de carrière difficile au Qatar et en Angleterre, est secrétaire général de l’association des footballeurs ivoiriens. Emerse Faé (34 ans) a mis un terme à sa carrière en 2012 à cause de blessures à répétition, et Siaka Tiéné (35 ans, 100 sélections) n’a plus rejoué depuis son départ de Montpellier, en 2015.

Emmanuel Eboué (34 ans, 79 sélections), qui a notamment évolué à Arsenal et au Galatasaray Istanbul serait ruiné à cause de son divorce, et en pleine dépression. Afin de lui venir en aide, le club turc l’a nommé entraîneur d’une équipe de jeunes. Quant à Cheick Tioté (55 sélections), le champion d’Afrique de 2015 est décédé en juin dernier, lors d’une séance d’entraînement avec son club chinois de Beijing BG.

Jeuneafrique