Le 6 mai 2004, dans un stade Vélodrome en fusion, Didier Drogba inscrit un doublé face aux Anglais de Newcastle United, qui permet à Marseille de se qualifier pour la finale de la Coupe de l’UEFA. Une performance qui classe l’Ivoirien parmi les meilleurs attaquants évoluant en Europe.
Ce soir du 6 mai 2004, le stade Vélodrome a vécu un de ces moments qui marquent l’histoire d’un club. L’Olympique de Marseille vient de battre les Anglais de Newcastle United 2-0, grâce à deux buts de Didier Drogba, acheté en juin 2003 à Guingamp. Ce succès ouvre aux Français les portes de la finale de la Coupe de l’UEFA, ancêtre de l’actuelle Ligue Europa, et à l’Ivoirien, international depuis le 8 septembre 2002, celles du championnat d’Angleterre. Car quelques semaines après cette folle soirée phocéenne, l’attaquant sera transféré à Chelsea, pour 37,5 millions d’euros, alors que le joueur, adulé par le public phocéen, n’est pas spécialement chaud à l’idée de rejoindre les Blues, où il inscrira 164 buts en neuf saisons (2004 à 2012 et 2014-2015).
Avant ce match contre Newcastle, Drogba a déjà fait parler de lui. En Ligue 1, bien sûr, qu’il terminera quelques jours plus tard avec un total de dix-neuf buts et deux passes décisives. Mais aussi sur la scène européenne. L’OM, qualifié pour la Ligue des Champions, termine à la troisième place de la phase de poules, devant le Partizan Belgrade (Serbie) mais derrière le Real Madrid et le FC Porto d’un certain José Mourinho, qui remportera le trophée avant de filer à… Chelsea.
Drogba, qui a marqué cinq fois en Ligue des champions (C1), dont un retentissant triplé contre les Serbes, va poursuivre sa moisson de buts en Coupe de l’UEFA. Il permet à l’OM d’éliminer les Ukrainiens de Dnipropetrovsk (1-0, 0-0), inscrit deux buts contre Liverpool (1-1, 2-1) et celui de la victoire au match aller face à l’Inter Milan (1-0, 1-0 au retour). En ballottage favorable après le 0-0 obtenu à Saint James’s Park, Marseille renforce un peu plus sa position grâce à son joueur ivoirien.
C’était l’euphorie, l’explosion. Une des plus belles ambiances du Vélodrome », se souvient Sébastien Perez
Le 6 mai 2004, au bout de quinze minutes, sur un contre amorcé par Camel Meriem, Drogba, à la lutte avec Aaron Hughes, élimine le défenseur des Magpies grâce à une talonnade pour lui-même et trompe Shay Given d’une frappe du gauche un peu écrasée. « Dans ce geste, il y a tout : la puissance, la technique, et le sang-froid dans la finition », se remémore Sébastien Perez, alors défenseur de l’OM.
Marseille, toujours sous la menace d’un but qui l’éliminerait, va finalement s’en remettre de nouveau à son buteur fétiche, alors que les Anglais poussent pour égaliser. À huit minutes du coup de sifflet final, Drogba reprend en force et au point de penalty un coup franc tiré de la droite par Laurent Batlles.
Les Marseillais aiment les joueurs qui donnent tout sur le terrain, et c’était le cas de Didier
« Le stade s’est alors mis à vibrer comme rarement. C’était l’euphorie, l’explosion. Une des plus belles ambiances du Vélodrome. En plus, le fait que ce soit Didier qui marque encore, c’était génial, car il était très aimé du public. Les Marseillais aiment les joueurs qui donnent tout sur le terrain, et c’était le cas de Didier », reprend Perez, revenu en 2017 à l’OM en tant que responsable du recrutement du centre de formation.
Mourinho l’avait déjà repéré
« Pour un attaquant, ce n’est pas toujours facile de s’imposer à Marseille. Mais Didier, en arrivant de Guingamp, s’était vite acclimaté, sur le terrain et en dehors, grâce à son charisme. Et je pense que sa performance contre Newcastle a encore plus suscité l’intérêt des clubs anglais. »
C’est d’un attaquant comme toi dont j’aurais un jour besoin », lui aurait dit Mourinho
L’ancien coéquipier de Drogba se souvient d’ailleurs d’une scène dans les couloirs du stade Vélodrome, après le match OM-FC Porto (2-3, le 22 octobre 2003) en Ligue des champions. « José Mourinho lui avait glissé à l’oreille quelque chose du style : c’est d’un attaquant comme toi dont j’aurais un jour besoin. » Les deux hommes travailleront au total quatre ans ensemble…
JEUNE AFRIQUE