Une dizaine de personnes, dont six Italiens, ont été arrêtées jeudi 6 juin à Abidjan et à Tabou, près de la frontière libérienne, au terme d’une enquête de neuf mois d’enquête menée par les polices française, ivoirienne et italienne.
L’opération a été baptisée « Spaghetti Connection ». Tout a commencé en septembre par la saisie de 1,2 tonne de cocaïne dans le port de Santos au Brésil, dissimulée dans une cargaison à destination d’Abidjan.
Neuf mois plus tard, six Italiens, un Français et trois Ivoiriens ont donc été arrêtés, et des armes saisies.
« La société destinatrice ici est tenue par des Napolitains apparentés à la Camorra, a déclaré Silvain Coué, officier de liaison à la direction de la coopération internationale française. Par le passé, ils avaient déjà effectué depuis 2017 plusieurs expéditions du même genre. Quand vous savez que 1,2 tonne de cocaïne est achetée sur le marché sud-américain environ 2,5 millions d’euros, mais que cela se revend 250 millions d’euros. Évidemment on savait qu’on avait affaire à un réseau criminel mafieux qui était également introduit sur place et qui avait les contacts sur place. »
L’enquête aura permis d’établir le lien entre les suspects et la mafia. Ou plutôt les mafias puisque, selon les enquêteurs, dans cette affaire la Camorra – la mafia napolitaine – et la ‘Ndrangheta – la mafia calabraise – se sont associées pour faire venir la drogue en Europe, via la Côte d’Ivoire.
« Cette drogue devait transiter par la Côte d’Ivoire pour remonter en Italie, donc la Côte d’Ivoire c’est la route. Nous découvrons que la Côte d’Ivoire fait partie des pays qui sont considérés comme pouvant faire transiter la cocaïne », explique le commissaire Bonaventure Adomo, directeur de l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale (UCT).
Les polices française, ivoirienne et italienne saluent l’efficacité de leur coopération. Les enquêtes se poursuivent et les suspects seront rapidement déférés au parquet indique l’UCT.
RFI