La nouvelle Assemblée nationale, issue d’un scrutin auquel aucun parti d’opposition n’a pu participer, va être officiellement installée jeudi sous très haute surveillance des forces de sécurité. Désormais toute entière acquise à Patrice Talon, l’Assemblée pourrait ensuite rapidement se pencher sur une réforme constitutionnelle plusieurs fois repoussée sous la précédente législature.
« C’est une législature qui est peut-être légale, mais elle est illégitime ». Donklam Abalo, porte-parole de l’Union sociale libérale (USL, de Sébastien Ajavon), résume ainsi un sentiment unanimement partagé au sein de l’opposition béninoise.
Jeudi, les députés nouvellement élus, issus d’un scrutin auquel aucun parti de l’opposition n’a pu participer, vont officiellement prendre leur place dans un hémicycle sous très haute surveillance. À Porto-Novo, un important dispositif militaire a été déployé aux abords de l’Assemblée nationale, signe que les autorités craignent une nouvelle flambée de violences.
Craintes de résurgence des violences
Aucun bilan officiel des violences post-électorales des 1er et 2 mai n’a pour l’heure été communiqué par les autorités
Deux semaines après les heurts post-électoraux qui ont secoué le pays, les 1er et 2 mai – en particulier autour du domicile de l’ancien président Thomas Boni Yayi dans le quartier de Cadjehoun, à Cotonou – aucun bilan officiel n’a pour l’heure été communiqué par les autorités.
Dans un rapport rendu public mardi, l’ONG Amnesty international affirme avoir documenté « la mort par arme à feu, d’au moins quatre personnes », évoquant notamment le cas d’« une mère de sept enfants » et d’un jeune de 19 ans, tué par balles à Kandi, dans le nord du pays. Les différentes composantes de l’opposition, elles, avancent des bilans allant de sept à neuf morts, selon les sources.
Par jeuneafrique