On pense souvent à tort que pour être heureux en couple, il suffit de s’aimer. Que le seul fait d’avoir des sentiments l’ un pour l’autre permet de vivre harmonieusement et heureux durant toute une vie. Cela est utopique et idyllique, chaque couple passe obligatoirement par des crises, plus ou moins profondes, plus ou moins longues, pour des tas de raisons qui différent d’un couple à l’autre. Les disputes, chamailleries, incompréhensions et tensions sont inévitables lorsque l’on partage la vie d’un individu, que l’on vit ensemble sous le même toit parce qu’un couple est composé de deux individus différents, ayant des vécus, éducations, bagages différents…. Il faut faire avec les défauts de l’autre et accepter les compromis et concessions d’un côté comme de l’autre. Si La crise en réalité n’est pas un problème en soi, elle est même saine et nécessaire. Néanmoins, ce qui sera un réel problème c’est la façon dont les deux conjoints réagiront durant les crises conjugales.
Il y a des comportements qui peuvent faire plus de mal que de bien et qui risquent, si l’on en n’a pas conscience, de pousser le couple à s’éloigner plutôt que rapidement retrouver la paix. Il y a des paroles qui ne feront qu’aggraver les choses, des attitudes qui feront plus de mal que de bien, des paroles qui peuvent détruire et casser ce que l’on pourrait, avec beaucoup de patience et de sagesse, préserver.
A mon humble avis, il y a environ huit erreurs à ne pas commettre durant une crise conjugale, certaines devraient être absolument interdites et d’autres doivent être évitées autant que possible…notamment dans un couple qui a fait le choix de faire du Prophète (paix et salut sur lui) son exemple et qui a pris la voie de la foi!
1) Etre violent ( physiquement ou psychologiquement ) :
Ce comportement est à mettre dans la catégorie de l’interdiction! Lors d’une dispute, d’une crise, d’un moment difficile à vivre dans le couple, être violent physiquement/psychologiquement n’est pas un comportement que l’on devrait avoir, que l’on peut excuser ou légitimer! Le couple est dans un moment de faiblesse et de complication durant lequel la maîtrise de soi, le calme et la sagesse sont de mise. Être violent n’arrangera pas les choses, au contraire cela laissera des traces dans le cœur de l’un et de l’autre et fragilisera encore plus le couple. Violenter l’autre, faire voler la vaisselle, jeter des choses, claquer des portes, humilier ou rabaisser, dire des grossièretés… ne pourront pas permettre de rétablir l’ordre, cela meurtrit, fait mal, brise les sentiments!!! C’est une limite rouge que chacun des conjoints doit avoir. Elle est interdite et ne doit pas être dépassée quoi qu’il nous en coûte comme efforts, il faut refuser et se refuser la violence!
2) Dire des choses qui dépassent notre pensée :
La colère peut parfois submerger un individu, elle est une caractéristique que nous devons combattre afin qu’elle ne fasse pas partie de nos traits de caractère. Évidemment, tout le monde peut être amené à se mettre en colère cela est humain, mais ça ne doit pas être notre première arme lorsque l’on est contrarié ou agacé… La colère fait perdre à un individu toute capacité de raisonner, de réfléchir, de mesurer ce qu’il fait et cela n’est pas sans raison si le prophète (paix et salut sur lui) nous la déconseille; en effet d’après Abû Hurayra (que Dieu l’agrée), un homme dit au Prophète (paix et salut sur lui) : « Fais-moi une recommandation », « Ne te mets pas en colère, répondit le Prophète ». L’homme répéta plusieurs fois la même demande et à chaque fois il lui disait : « Ne te mets pas en colère ».1Lors d’une crise conjugale il sera important de faire attention à ne jamais dire des choses qui peuvent blesser dans le seul but de blesser consciemment et volontairement! Cela éloigne les cœurs et met une distance entre les conjoints. A éviter au maximum!
3) Parler de rupture, de divorce, de séparation :
A tout bout de champs, pour un oui ou un non, à chaque contrariété ou dispute voilà le drapeau divorce de sortie! S’il est vrai que certaines situations sont invivables et amènent à la séparation des conjoints, ces termes ne doivent pas être utilisés tant que les deux conjoints souhaitent rétablir les choses et continuer la vie à deux. Ce ne sont pas des termes à prendre à la légère, ils marquent réellement les cœurs et poussent l’un et l’autre dans la souffrance et le doute. Dans les moments de fragilité du couple, l’envie de tout plaquer et de partir peut traverser l’esprit mais c’est une décision qui ne peut être prise qu’en étant calme et posé.. Au risque de le regretter plus tard. Ils ne doivent pas être prononcés dans le but de faire flancher l’autre ou le menacer, lui faire du mal et le faire abdiquer! C’est un comportement à s’interdire!
4) Parler à la famille de nos difficultés :
Les choses vont mal et l’on a envie de se confier et de raconter… Lorsqu’il s’agit de son couple et de ses difficultés, il faudra choisir son/sa confident (e) avec le plus grand soin. Une personne sage, mature, de confiance qui peut nous calmer et trouver les mots et non pas envenimer les choses! La famille même si elle veut notre bien n’est pas toujours apte (surtout les parents) à rester neutre et il vaut donc mieux éviter de leur raconter nos problèmes de couples. Il vaut mieux essayer d’arranger les choses entre conjoints et si besoin aller voir un professionnel qui restera neutre et qui peut apporter des solutions concrètes et rétablir le dialogue sereinement entre les conjoints. C’est un comportement que l’on doit au maximum éviter!
5) Faire chambre à part
Ce comportement est à bannir et l’on devrait se l’interdire. Loin du corps, loin du cœur… S’il y a crise, il y a déjà une distance profonde entre les deux cœurs des conjoints, ajouter à cela l’éloignement des corps et voilà de quoi créer encore plus de rancune et de rancœur! Quitter le lit conjugal, c’est dire à l autre ( consciemment ou pas) je ne veux pas de toi près de moi! C’est un comportement très difficile à vivre et qui a de réelles conséquences sur l amour que les conjoints se portent. Le lit conjugal est un lieu d’intimité et si durant la crise il est difficile de retrouver ces moments, il est à mon sens interdit de le quitter… Il est le lieu où l’on s’endort à deux que l’on soit fâchés ou pas, en crise ou pas , en temps de «guerre» comme en temps de paix! S’endormir l’un près de l’autre doit se faire en tout temps et en tout lieu. C’est finalement cette proximité des corps qui apporte aussi l’amour dans les cœurs et qui peut mettre fin à bien des disputes.
6) Ressortir les vieux dossiers :
A éviter au maximum. On est fâché pour une raison ou une autre et voilà que l’on ressort des dossiers du premier mois de notre mariage qui a eu lieu …. Il y a 20 ans! A quoi bon? La situation est complexe et il est parfois difficile de gérer ce pourquoi nous sommes en froid alors dans quel intérêt rappeler à son/sa conjoint (e) qu’ il/elle a tenu tel ou tel propos ou fait telle ou telle chose il y a des années? Si cela n’a aucun lien avec la dispute ou la crise du moment, fermez les vieux dossiers, laissez-les prendre la poussière et ne les ressortez pas! Cela ne sert à rien si ce n’est ajouter encore plus d’amertume entre les conjoints, de complexité et de difficultés pour amorcer la crise. Oubliez, pardonnez, tournez la page…
7) Impliquer les enfants dans les conflits :
Interdit! Les enfants ne peuvent prendre du recul face aux difficultés d’un couple d’autant plus lorsqu’il s’agit de leurs parents. Prendre un enfant à témoin, le prendre en otage, lui demander de se positionner, faire du chantage, monter l’enfant contre son père/sa mère est sans aucun doute l’une des plus grandes interdictions durant les moments difficiles de la vie de couple! Un enfant ressent les tensions et sait que quelque chose ne va pas mais il n’a pas la maturité pour prendre part à ça… Nous sommes les parents, nous devons les protéger et parfois il faut les protéger contre nous-mêmes! Leur parler, leur expliquer ce qu’ils peuvent comprendre et les rassurer sur ce qui se passe est le meilleur moyen de les protéger, penser qu’ils ne ressentent rien et ne savent rien de la crise, c’est se tromper, un enfant ressent les choses.
8) Partir du domicile plusieurs jours sans en informer l autre :
Interdit! Le climat est tendu, les tensions sont palpables, le dialogue est rompu… Si la situation devient vraiment difficile au point où se séparer quelques jours pourrait aider à rétablir les choses, cette séparation doit se faire d’un commun accord, après discussion et dans le but de calmer les choses. On ne part pas en claquant la porte et en laissant l’autre pantois ne sachant quand nous reviendrons, ni où nous sommes parti et pour combien de temps! Ce comportement n’est pas mature et n’aide en rien à changer les choses et à améliorer la qualité du couple.