De la reconnaissance du fidèle musulman envers Allah Son Maître Le Très-haut pour Ses nombreux Bienfaits (suite et fin)

3. S’agissant de l’expression de la reconnaissance à travers les organes, elle réside dans leur usage pour obéir à Allah et s’abstenir de commettre les interdits d’Allah en fait de péchés et d’autres actes de rébellion. C’est dans ce sens qu’Allah le Très-haut dit: « Ô famille de David, œuvrez par gratitude» » (Coran, 34:13). Aicha rapporte: «Quand le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) priait , il restait debout au point que ses pieds s’enflaient et je lui disait : ô Messager d’Allah, tu en arrives jusque là alors qu’on t’a pardonné tes péchés antérieurs et postérieurs?- Il disait: Aicha, ne serais-je pas un esclave (d’Allah) très reconnaissant? » (Rapporté par al-Boukhari (4557) et par Mouslim (2820). Ibn Battal (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde ) a dit: « Selon at-Tabari ce qui est juste c’est que la gratitude du fidèle serviteur passe par sa reconnaissance que le bienfait lui est venu d’Allah à l’exclusion de tout autre. La reconnaissance de la vérité est un faite qui se concrétise dans les actes.

Toute reconnaissance (verbale) démentie par les actes de son auteur ne fait pas mériter le qualificatif de reconnaissant. On peut tout au plus dire qu’une elle reconnaissance est purement verbale. Cette explication s’atteste dans la parole du Très-haut: «Ô famille de David, œuvrez par gratitude» » (Coran 34:13). Il est bien compris que quand Allah leur a donné cet ordre, Il n’entendait pas les amener à reconnaitre Ses bienfaits en leur faveur car ils n’avaient pas nié qu’ils étaient des manifestations de Sa grâce. L’ordre visait à les amener à traduire leur gratitude par des actes concrets dans le sens de Son obéissance. C’est dans le même ordre d’idée que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) disait quand ses pieds s’étaient enflés à cause de ses (longues ) prières de nuit: « pourquoi ne serais-je pas un esclave très reconnaissant? » (Charah Sahih al-Boukhari (10/183-184).

Abou Haroun a dit: -« Je me suis rendu auprès d’Abou Hazem et lui ai dit: Qu’Allah t’accorde Sa miséricorde! Comment les yeux expriment-ils leur reconnaissance (envers Allah) -« Quand ils te permettent de voir quelque chose de bon et que tu l’évoques et quand ils te permettent de voir quelque chose de mauvais et que tu le dissimules. » -« Comment les oreilles expriment elles la gratuite (envers Allah)? » -« Quand elles te permettent d’entendre quelque chose de bon et que tu le mémorises et quand elles te permettent d’entendre quelque chose de mauvais et que tu l’oublies. » L’hanbalite, Ibn Radjab (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: « La reconnaissance comporte deux niveaux dont l’un est obligatoire car il consiste à s’acquitter des obligations et à éviter les interdits. L’atteinte de ce niveau est nécessaire et elle suffit en guise d’expression de sa reconnaissance des bienfaits. C’est ce qui fait dire à l’un des ancêtres pieux : «La reconnaissance réside dans l’abandon des actes de rébellion.» Un autre dit:

«La reconnaissance consiste à n’utiliser aucun bienfait dans la désobéissance à Allah. » Evoquant la reconnaissance des organes, Abou Hazim az-Zahid dit: « C’est s’abstenir des actes de désobéissance et se livrer aux actes d’obéissance. » Plus loin, il poursuit : « celui qui se contente d’une reconnaissance verbale sans que cela ne se reflète dans l’usage de ses autres organes, celui-là ressemble à un homme qui, au lieu de porter son habit se contente d’en saisir une frange. Ce qui fait que le vêtement ne le protègera ni du froid ni de la chaleur , ni de la neige ni de la pluie. » Le second niveau de la reconnaissance est celui simplement recommandé. Il consiste à ce que, une fois les prescriptions religieuses accomplies et les interdits abandonnés, le fidèle se livre aux actes surérogatoires. Ce niveau est celui où se trouvent les avancés rapprochés (d’Allah). » (Voir Djaamee al-ouloum wal-hikam,p.245-246)). Pour tout résumer, la parfaite reconnaissance des bienfaits que ton Maître , le Très-haut, t’a accordés nécessite que ton cœur admette que l’Auteur des bienfaits qui vous a permis d’en jouir est Allah le Très-haut et que tu Le glorifies, les Lui attribues verbalement. Allah le sait mieux. (Source: Islam Q&A)