Décès de Mme Bamba Bintou : L’imam Babadjan témoigne

« Mme Bamba était pour moi une sainte ; et moi, un fils pour elle »

Une femme humble « c’est rare ! », pensent certains. Et pourtant, cette dernière semble incarner l’humilité même ! Qui est-elle ? Mme Bintou Bamba épouse de feu, le ministre Vamoussa Bamba de l’Éducation nationale. Le vendredi 19 avril 2024, El Hadj Bamba Babadjan fait un discours à l’intention de la défunte. L’intégrité…

Chers frères et sœurs du Bafing, Asalam aleikoum warahmatoulah wabarakatouh !

Situation exceptionnelle, disposition exceptionnelle. En ce vendredi, je voudrais vous faire part d’un témoignage avec votre permission et votre clémence. Ce propos, je l’ai intitulé « Hommage à un être sublime ! »

Celle que j’honore aujourd’hui est pour moi une “sainte”. Oui, vous avez bien entendu : une SAINTE. J’ai du mal à parler d’elle au passé. C’est celle qui, depuis des lustres, préférait les anges d’Allah pour sa sécurité et non des hommes comme garde-corps. C’est celle qui déclinait poliment l’offre protocolaire lors des assemblées pour se tenir toujours derrière les autres.

C’est encore celle qui m’a demandé ceci à l’occasion de l’un de ses voyages : « El Hadj, laisse-moi passer par le salon de monsieur tout le monde. Car le statut que tu me proposes est passager et éphémère ». En effet, je lui avais proposé de passer par le salon d’honneur. Quelle modestie !

Celle à qui je rends hommage aujourd’hui n’était pas une fierté du Bâfing, même pas une fierté nationale ; c’est une fierté éternelle. Dans sa voiture, elle préférait la place près de son chauffeur que d’être assise sur les sièges arrière : une manière pour elle de se soumettre au niveau du chauffeur, un être humain comme elle. Elle a toujours considéré que nous sommes égaux devant Allah.

Chers frères, chères sœurs, ma sortie de ce matin n’est pas une invite aux pleurs ni une récrimination. Mais je vous demande à toutes et à tous la sublimation, la joie, le bonheur, le rire, le sourire, la beauté, l’élégance, l’humilité, la DIGNITÉ.

Chers frères et sœurs, je salue en ce vendredi la mémoire de cette grande créature de Dieu dont je m’honore d’être, non pas le fils biologique, mais le fils tout court. Salut à toi, la duchesse des jardins. Reconnaissance éternelle à toi la marraine à vie des Konatés. Excellent voyage madame Bamba Vamoussa et que toutes tes œuvres t’accompagnent dans le sentier d’Allah soubhana wataalah au paradis “Firdaous” (niveau le plus confortable et élevé du paradis).

Merci, Adja, de m’avoir honoré de 53 minutes de conversation le mardi 16 avril soit quatre heures avant ton rappel à Dieu. Quelle élégance ! Quelle classe et surtout quelle leçon de vie ? Allah, ouvre Tes portes du paradis à Adja Fadiga Bamba !

Adja, tu pars en laissant ni trois orphelins ni quatre, mais bien plus. Allah, assiste Mamadou et Yannick. Allah, assiste Ali et Mami ; Aïcha et Kader. Allah assiste Sarah et Hamed : huit orphelins au total.

Allah protège les petits-enfants d’Adja, des créatures qu’elle a tant aimées et chéries. Fais-les grandir dans la santé, le bonheur, la dignité et le respect !

Sultan Cissé, journaliste Islaminfo