La hijama est une méthode thérapeutique très utilisée dans la médecine prophétique et permettant de soigner de nombreux maux.
La hijama : définition et mode opératoire
La Hijama, du mot hijm (absorber, extraire) est une méthode d’extraction du sang de la surface de l’épiderme à l’aide de ventouses. Elle est connue aussi sous les noms de l’incisiothérapie ou cupping therapy. Elle consiste à effectuer des petites incisions superficielles sur une partie bien précise, à y placer une ventouse, et à l’aide d’un appareil on en sortira l’air, afin de créer un vide, qui permettra au sang de sortir plus facilement. On peut placer plusieurs ventouses. L’endroit précis dépend des maux que l’on désire soigner. On récupère ainsi le sang, à l’aspect plus ou moins noirâtre et épais.
Ce remède faisant partie de la Sunna est reconnu par l’OMS depuis 2004 comme une médecine qui soigne. Elle est également une médecine ancestrale (pratiquée en Egypte) mais aussi une médecine traditionnelle reconnue par les chinois.
Elle ne doit pas être appliquée sur certaines personnes (femmes enceintes, les jeunes enfants, les personnes faibles, les personnes sous anticoagulants). Elle peut être préventive, ou bien effectuée en cas de nécessité (douleurs, maux). Elle peut être réalisée à sec (sans les petites incisions superficielles) ou non.
Les nombreuses vertus de la Hijama
De nombreux hadiths authentiques rapportent la recommandation de faire la hijama, en raison de ses bienfaits sur notre corps. Ainsi, Anas Ibn Malik rapporte que le Messager de Dieu (salallahou alayi wa sallam) a dit : « Pendant mon Voyage nocturne, je ne suis pas passé devant un groupe d’Anges sans qu’ils me disent : Ô Muhammad ! Ordonne à ta communauté de pratiquer Al-Hijama ». (Sahih Al-Jamii’)
Ibn Abbas rapport que “Le Prophète (salallahou alayi wa sallam) se fit faire une Hijama et il paya celui qui la lui pratiqua “. (Boukhari et Mouslim)
Ce hadith ajoute qu’il est licite de rémunérer la personne la pratiquant.
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Elle stimule l’immunité, et permet un effet d’épuration du sang. Une étude d’un professeur Cantel (Université de Chicago) a démontré que le taux d’interféron après une hijama est multiplié par dix, augmentant ainsi l’immunité. Elle est également un remède contre l’affaiblissement de la mémoire, les migraines. Ainsi, le Prophète pratiqua la Hijama sur son crâne alors qu’il était en état de sacralisation, en raison d’une migraine.
Jabir rapporte que « le Prophète (salallahou alayi wa sallam) pratiqua Al Hijama sur sa hanche, en raison d’une douleur ». (sahih Abou Dawoud)
Selon Ibn Qayiim, dans son ouvrage La médecine Prophétique, la hijama, sur la veine jugulaire postérieure (Al-Kahil, située à la base de la nuque entre les épaules) est utile aux douleurs du bras et de la gorge.
Ainsi, les ventouses sont souvent positionnées en fonction de la localisation du mal. Contrairement à ce que l’on peut croire, elle n’est pas un remède en soi contre la sorcellerie. Le Prophète (salallahou alayi wa sallam) l’avait pratiqué, après son ensorcellement, lorsqu’il avait des douleurs mais ignorant qu’il était ensorcelé. Lorsque Allah azawajjal l’inspira en l’informant qu’il s’agissait d’un ensorcellement, le Prophète (salallahou alayi wa salam) recourut à la roqyia.
Conditions et moments de sa pratique
La hijama, en cas d’urgence, est bénéfique à tout moment. Mais si elle est de caractère préventif, des moments précis de sa pratique sont recommandés.
Il est conseillé également de la faire à jeun. « La hijama à jeun est meilleure, et elle augmente la raison, la mémoire et facilite l’apprentissage « . (sahih sounan ibn Maja)
On a posé la question au Imam Malik concernant la hijama le samedi et le mercredi, il répondit : “Ce n’est déconseillé et il n’y a pas de jour [de la semaine] où je ne me suis pas fait une hijama, je ne déconseille aucunement cela” (Confère L’explication du El-Mouata’ (7/225) ).
Elle rompt cependant le jeûne : « Celui qui applique Al Hijama et celui qui se la fait appliquer ont tous deux rompu le jeûne ». (At-Tirmidhi)