Discours du Président Koudouss à la cérémonie d’ouverture de la première Mosquée de Niakaramandougou, localité située en pays Tagbanan ( suite et fin) )

Si donc les bâtisseurs de mosquées sont assurés d’être au nombre des hôtes du paradis, qu’en est-il de ceux qui fréquentent la mosquée ?
A ce sujet, notre prophète bien aimé enseigne : ” celui qui va à la mosquée matin et soir, Dieu lui réservera une demeure au Paradis, chaque fois qu’il y aura un matin et
un soir “. Ou encore, ” celui qui fait ses ablutions chez lui puis se rend à une des maisons de Dieu, l’un de ses pas effacera un de ses péchés et l’autre l’élèvera d’un degré. ” Honorables invités, chères sœurs et chers frères, voilà pourquoi, dès que le CNI a été interpellé pour ,faire en sorte que Niakaramandougou soit dotée d’une mosquée, nous nous sommes exécutés le plus vite que nous
avons pu. Et, au moment où nous devons nous acquitter de l’agréable devoir de remettre cet édifice élevé à la gloire d’Allah aux fidèles de cette cité, il me plait d’insister sur le fait que vous avez le devoir de gérer cette mosquée dans la crainte révérencielle d’Allah le Tout-Puissant, le Tout-Miséricordieux; de la rendre propre et agréable ; de la doter d’infrastructures complémentaires indispensables. Toute chose nécessaire pour faire de cette mosquée un véritable centre d’épanouissement spirituel, intellectuel social et culturel. De sorte que ce lieu de culte devienne
demain un héritage sans prix pour les générations à venir. Vous avez également le devoir de prendre en charge, au plan matériel, votre imam, pour qu’il puisse jouer pleinement son rôle de guide
religieux et de conseiller social pour l’ensemble de la communauté musulmane de Niakaramandougou.
Chers fidèles musulmans, le coran proclame avec solennité : ” vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable vous condamnez le
blâmable et vous croyez en Dieu ” (sourate 3 verset 110).
Ce décret divin impose aux musulmans beaucoup d’effort dans le sentier d’Allah, beaucoup d’effort dans les rapports entre nous musulmans, beaucoup d’effort et surtout de patience dans nos
rapports avec nos frères non musulmans. Vous le savez tous, notre communauté a connu en octobre et décembre 2000 de dures épreuves.
Des fidèles musulmans ont subi des exactions de toutes sortes. Pour la première fois, on a tué en Côte d’Ivoire à cause de la religion, à cause de l’origine ethnique et régionale. On a tué nos frères, nos sœurs musulmans, après s’être attaqué violemment à tout ce qui constitue les symboles de leur foi.
Ainsi, on a brûlé le Saint Coran, on a saccagé des mosquées incendiées beaucoup d’autres, par haine gratuite, par jalousie. Pire, on a torturé, on a assassiné des imams, parfois arraché à leurs fidèles dans les mosquées. Sans regret aucun. Le Conseil National Islamique avait pourtant prévenu les pouvoirs successifs de ce qui se tramait, dans l’ombre contre notre communauté.
On nous a traité de menteur, de rêveur. Finalement, à la stupeur générale le charnier de Yopougon est venu rappelé, aux uns et aux autres, la triste réalité.
Face à ces épreuves, nous avons invité notre communauté à l’endurance et à la patience. Malheureusement, pendant que les médias d’Etat chantent des hymnes à la réconciliation, nous ne
percevons ni dans les propos, ni dans les actes du pouvoir actuel aucun signe allant dans le sens d’une vraie réconciliation.
Au plan administratif, des milliers d’ivoiriens du Nord ne disposent toujours pas de la précieuse carte d’identité nationale. Pire, des dispositions administratives et juridiques sont en train d’être mises en place pour réduire le nombre des musulmans dans ce pays, ça ! Nul ne peut accepter d’être apatride dans son propre pays.
C’est pourquoi, aujourd’hui comme hier, nous appelons les dirigeants actuels à faire preuve davantage de responsabilité pour ramener la paix, la vraie paix en Côte d’Ivoire, pays que nous aimons tous.
Excellences Messieurs les imams, honorables invités venus de Bouaké, de Katiola, de Tafiré, de Ferkéssedougou ou de Korhogo, etc. je ne saurais terminer nom propos sans exprimer à Monsieur le
préfet, Monsieur le maire, Monsieur le député ainsi qu’à tous les frères et sœurs, qui se sont mobilisés pour donner à cette cérémonie un cachet particulier.
Qu’Allah le Tout Puissant vous couvre tous de sa protection, qu’Il raffermisse notre foi et qu’Il ” nous guide dans le sentier de ceux qu’Il a comblés de ses bienfaits et non de ceux qui ont encouru sa colère, ni des égarés “.
Assalam Aléïkoum wa rahmatoulilah wa barakatouhou