Discrimination positive: Washington soutient une plainte contre Harvard

Le ministère américain de la Justice porte un nouveau coup à la discrimination positive : il soutient la plainte d’un groupe d’étudiants d’origine asiatique accusant Harvard de favoriser à leurs dépens, pour l’entrée en première année, les étudiants blancs, noirs et hispaniques. La célèbre université du Massachusetts souligne que ses admissions d’étudiants d’origine asiatique ont augmenté de près de 30% ces dix dernières années et nie toute discrimination.

L’organisation « Students for Fair Admission » a porté plainte devant le tribunal fédéral de Boston il y a quatre ans, mais le procès doit s’ouvrir en octobre. C’est une aubaine pour le gouvernement de Donald Trump qui, il y a deux mois, annonçait qu’il annulait le soutien de l’administration Obama aux programmes de discrimination positive. Car cette plainte lui permet d’attaquer l’affirmative action sans être taxé de racisme. Il ne soutient pas des étudiants blancs mais des jeunes d’origine asiatique.

Cela fait 40 ans que les conservateurs tentent de revenir sur la discrimination positive, cette politique de soutien aux minorités héritée de la lutte pour les droits civiques des années 1960. Un programme destinée à corriger les conséquences de 150 ans d’esclavage puis de ségrégation dans la société américaine.

Au niveau fédéral, la Cour suprême s’est prononcée à plusieurs reprises en faveur d’une discrimination positive très encadrée, mais au niveau local des associations conservatrices sont parvenues à obtenir son interdiction dans sept Etats. Et le cas Harvard laisse augurer un nouvel affrontement à la Cour suprême, où la situation a changé puisque les Républicains y détiennent désormais la majorité. Les deux juges conservateurs nommés par Donald Trump pourraient permettre au président américain d’enterrer définitivement cette politique.

rfi