Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, a publié une liste qui répertorie 112 sociétés ayant des activités dans les colonies israéliennes établies dans les Territoires palestiniens occupés.
Une publication qui survient dans un contexte extrêmement sensible.
En effet « un coup du sort » qui tombe deux semaines après la présentation du plan de paix du Président américain, Donald Trump, qui prône l’annexion de ces territoires par Israël et qui a pris de court les organisations de défense des droits de l’homme.
La majorité de ces entreprises sont israéliennes
« Les entreprises listées sont maintenant formellement connectées aux colonies, qui, selon le droit international, sont illégales. Certaines compagnies israéliennes ont eu des difficultés par le passé à obtenir un prêt, après la simple mention par la presse, non confirmée, que leur nom figurait dans la liste », notait mercredi Ofer Zalzberg, analyste à l’International Crisis Group.
Naturellement les Palestiniens saluent la liste ONU des sociétés liées aux colonies
« Publier cette liste (…) est une victoire pour (…) nos efforts diplomatiques afin d’assécher les puits du système colonial incarné par les colonies illégales », a ainsi déclaré Riyad al-Maliki, le chef de la diplomatie palestinienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement réagi à après la diffusion de cette fameuse liste .
« Quiconque nous boycotte sera boycotté, nous rejetons fermement ce geste méprisable », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Il s’est toutefois félicité du fait qu’une « majorité des pays ait refusé de se joindre à cette campagne de pression politique ».
Le fantôme du boycott
L’ONU a tenté de faire le maximum pour ne pas incriminer directement et judiciairement la politique israélienne avec la sortie de ce rapport qui, quoi que l’on fasse, parle de lui même.
Des grandes enseignes mondiales comme Airbnb, TripAdvisor ou Expedia figurent dans la liste.
Des Israéliens qui craignent que cette liste ne serve de base à de futurs boycotts. Sachant que des risques de retombées économiques indirectes existent aussi bien pour l’ensemble des entreprises citées que pour l’économie du pays.
Priorité au droit international
Révisée annuellement, cette liste pourrait évoluer. « Nous allons maintenant lancer de nouvelles campagnes pour que ces entreprises agissent en conformité avec le droit international », souligne Nada Awad, de l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme.
Ces entreprises mènent diverses activités qui soutiennent les colonies. Certaines sont directement impliquées dans la gestion des besoins pratiques des colons et des colonies. Et il est grand temps de faire la lumière sur ce modèle économique qui ne profite qu’aux Israéliens au détriments des Palestiniens …