Il était une fois dans nos familles, une grande fête familiale à l’occasion d’une grande fête religieuse, en l’occurrence la fête de Achoura, au cours du mois lunaire du MOUHARAM, le début du nouvel an musulman. En cette occasion, nos parents étaient très occupés à réunir les moyens pour apporter des Cadeaux aux marabouts, imams et médiateurs ainsi qu’à leurs familles : les neveux allaient déposer les fagots dans la famille de leur maman, en guise de dépôt pour d’éventuelles fiançailles et mariages. Les oncles offraient des cadeaux à leurs neveux en guise de continuité des relations familiales ancestrales.
Les belles familles n’étaient pas en reste. Elles recevaient des repas. Bref, les cadeaux allaient et venaient dans tous les sens. Parmi les cadeaux, la pintade occupait une place de choix et pour plusieurs raisons. A cette époque, dans la bassecour, on ne voyait que les poulets et les pintades. Il n’y avait point de poulet de chair comme aujourd’hui. Et la pintade était considérée comme un animal noble dont la consommation n’était pas quotidienne. Elle n’était consommée qu’en de grandes occasions comme les fêtes du nouvel an musulman après les 3 jours facultatifs d’Achoura. – En outre, la pintade était considérée comme la bête à sacrifier par celui qui souhaitait une promotion professionnelle ou dans la société.
Grâce à la symbolique de ses ailes qui font d’elle un véritable oiseau capable de voler contrairement aux poulets. – En plus de la pintade, à cette occasion aussi, les parents préparaient les têtes et les pattes de moutons sacrifiées le jour de la TABASKI. – C’est également à cette occasion qu’on préparait abondamment dans les familles. Car, on croyait que les parents décédés viendront aussi participer aux repas de ce jour.
A cette occasion, les marabouts distribuaient de l’eau bénite dans les familles en guise de préparation pour affronter le nouvel an. – Enfin et surtout, les imams faisaient un sermon solennel sur leurs prévisions pour la nouvelle année, ainsi que les individuels pour se pérenniser des mauvais esprits ou les incertitudes cachées dans la nouvelle année – Après tous ces rituels et sacrifices, les musulmans abordaient le nouvel an avec assurance, optimisme et détermination.
Alors qu’au Sénégal, au Mali, et ailleurs dans la sous-région, on continue à observer ces rites traditionnels-islamiques, ici en Côte d’Ivoire, on a tout abandonné ; du moins dans les grandes villes, en zones urbaines. Il faut y revenir, ici et maintenant en maintenant l’esprit : “” Renforcement de notre Foi, et renforcement des liens familiaux (RNF et RLF ) “” . Ni plus ni moins. – Les Américains ont leurs THINKS GIVING – À nous de maintenir notre BRAMÔGÔ-LA. FA VIVE LA FÊTE DE LA PINTADEVIVE Le BARAMÔGÔ LAFA
El Hadj DOUKOURÉ Ousmane