Egypte : l’Etat renforce les mesures de contrôle d’Internet, blogs compris

En Egypte, les autorités peuvent désormais légalement bloquer les sites web et même les blogs personnels considérés comme « une menace pour la sécurité nationale », tandis que les responsables de ces sites, peuvent être emprisonnés. Il s’agit d’une nouvelle loi que vient de promulguer le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.

Le gouvernement égyptien durcit le ton face aux « écarts » sur Internet. Le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi vient de promulguer une loi devant permettre de renforcer le contrôle d’Internet. La nouvelle disposition donne la possibilité aux autorités de bloquer légalement les sites web considérés comme une menace pour la sécurité nationale ou l’économie égyptienne. Toujours avec la nouvelle loi, les responsables des sites Internet concernés par cette mesure encourent désormais des peines d’emprisonnement ou des amendes. « Les sites personnels, blogs personnels ou comptes électronique personnels avec un nombre d’abonnés de 5.000 ou plus », officiellement en cas de « publication ou diffusion de fausses informations ou incitation à la violation de la loi, à la violence ou à la haine », sont les médias concernés par la nouvelle mesure qui sera appliquée par le Conseil supérieur de régulation des médias précise-t-on au gouvernement égyptien.

Il s’agit là d’une extension des prérogatives du Conseil supérieur de régulation des médias. Celui-ci a déjà bloqués plus de 500 sites d’informations alors qu’il musèle également les utilisateurs de réseaux sociaux ayant plus de 5.000 abonnés, au nom de la lutte contre les « fausses nouvelles ». D’ailleurs, à ce propos, selon des sources citées par la presse locale, les autorités égyptiennes travaillent actuellement sur une autre loi visant à surveiller l’activité des Égyptiens sur les réseaux sociaux. Un ensemble de mesures, avec pour objectif affiché de renforcer la lutte contre le terrorisme, un des engagements du gouvernement.

Rappelons que toujours en raison de la lutte anti-terroriste, en 2015, les autorités égyptiennes avaient approuvé une loi qui prévoyait d’envoyer en prison pour deux ans, les journalistes auteurs de publication donnant des informations contraires à celles du gouvernement sur des attaques terroristes. Cédant ensuite face à la pression des médias et des défenseurs de la liberté d’expression, le gouvernement a décidé de réduire les deux ans de peine prévus, à une simple amende.

Afrique.latribune.fr