Dans un rapport en date de juillet 2019, produit en vue d’alerter l’opinion sur le danger qui guette la Côte d’Ivoire, les experts du Centre américain pour la prévention du génocide, disent redouter trois scénarios.
D’un : un éventuel retour au pays de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Pour les auteurs du rapport, « son retour et sa candidature éventuelle aux élections présidentielle de 2020 pourraient déclencher de nouvelles protestations et de nouvelles violence ».
Au cas où celui-ci verrait sa candidature éventuelle rejetée ou que des poursuites judiciaires seraient lancées contre lui. Ils prédisent « des affrontements entre partisans de Gbagbo au sein du Front populaire ivoirien( Fpi) et ceux du Rhdp unifié, auxquels on peut ajouter les opposants à sa libération, notamment les sympathisants du président Ouattara et les victimes de la crise de 2010-2011 ».
Une autre perspective redoutée : la confrontation entre partisans du Fpi pro-Gbagbo et ceux du Rhdp unifié, « si l’épouse de l’ancien président Simone Gbagbo se présente à sa place », avertissent les auteurs du rapport.
Le deuxième scénario redouté, c’est le clash entre partisans de Guillaume Soro et ceux d’Alassane Ouattara. En effet, écrivent les experts en prévention des conflits, « si l’ancien chef rebelle Guillaume Soro et le président Ouattara se présentent, une confrontation entre leurs partisans pourrait s’intensifier et, à terme, diviser l’armée ». Selon eux, « ce scénario catastrophe pourrait entraîner des atrocités des deux côtés ».
D’autant que, avancent-ils, l’armée serait divisée « entre forces loyales à Ouattara et à Soro ». Seule certitude : « il est difficile de déterminer quel camp prendrait le dessus ou quel groupe de civils compterait le plus de victimes », notent les auteurs du rapport.
Le troisième scénario est la confrontation redoutée entre partisans de Ouattara ( Rhdp unifié) et ceux de Bédié( Pdci). Ces affrontements pourraient naître de la composition de la Commission électorale indépendante( Cei) ou suite au scrutin présidentiel lui-même.
Le rapport mentionne que ces tensions pourraient partir soit de soupçons de partialité de la Cei, soit de « poursuite judiciaire politisée des partisans du Pdci , soit de « résultats électoraux considérés comme illégitimes ».
Dans ce cas de figure, préviennent les auteurs dudit rapport, les partisans du Pdci constitueront « le groupe qui sera le plus probablement ciblé ». Autant de scénarii, qui font craindre le pire en 2020.
fratmat.info