À 34 ans, Sanna Marin devient, mardi, la Première ministre finlandaise. Cette sociale-démocrate, qui incarne l’aile gauche du parti, a connu une ascension fulgurante mais devra faire face à une situation politique et sociale compliquée.

Sanna Marin prend, mardi 10 décembre, les rênes du gouvernement de coalition finlandais et devient, du même coup, la plus jeune dirigeante du monde. À 34 ans, elle succède au social-démocrate Antti Rinne, qui avait annoncé sa démission du poste de Premier ministre le 3 décembre, sous la menace d’un vote de défiance au Parlement.
La jeune femme a été préférée par la direction du parti social-démocrate finlandais (SDP) à un autre jeune loup du mouvement, Antti Lindtman, 37 ans. Ce dernier se présentait au poste de Premier ministre en incarnant l’aile droite du SDP et pouvait compter sur le soutien des centristes qui font partie de la coalition au pouvoir, alors que Sanna Marin revendique un ancrage beaucoup plus à gauche.
Sanna Marin a connu une ascension fulgurante au sein de la classe politique finlandaise. Elle a intégré le mouvement de jeunesse du SDP en 2006, s’est forgée une solide base électorale à Tempere, troisième ville du pays, dont elle devient présidente du conseil municipal en 2013. Ensuite, elle a gravi les échelons internes du parti en devenant vice-présidente du mouvement en 2014, puis députée en 2015.
Climat social difficile
En 2019, c’est elle qui est chargée de mener la liste du SPD aux élections législatives à l’issue desquelles elle est réélue députée en avril. Elle intègre le gouvernement d’Antti Rinne au poste de ministre des Transports et apparaît rapidement comme la favorite du Premier ministre.
Durant son ascension, Sanna Marin s’est attachée à gommer l’image de pur produit du parti qu’elle pouvait donner. Sur son blog et lors d’interviews, elle a beaucoup insisté sur son environnement familial atypique et sa jeunesse loin d’être dorée, qui lui permettrait de comprendre les attentes des Finlandais ordinaires. Issue d’un mariage raté, elle a été élévée par sa mère qui s’est remise en couple avec une autre femme. Elle a financé ses études en multipliant les petits boulots et sa famille n’a jamais roulé sur l’or.
Elle prend la tête du gouvernement finlandais dans un climat social loin d’être apaisé. Une importante grève a débuté, lundi 9 décembre, et le SDP est au plus bas dans les sondages. Avec 13,2 % d’opinions favorables, il est loin derrière le parti d’extrême droite Vrais Finlandais qui en recueille 24 % et constitue le premier parti d’opposition du pays.