En France, une nouvelle étude alarmante sur le sort des abeilles vient d’être publiée. Elle révèle que près d’un tiers des abeilles sont mortes cet hiver. Un taux de mortalité élevé qui inquiète les professionnels du secteur. Les apiculteurs dénoncent l’usage des pesticides dans l’agriculture, responsables selon eux de cette hécatombe.
Les études sur le déclin des abeilles se suivent et se ressemblent. Selon une enquête nationale à laquelle 14 000 apiculteurs ont répondu, 30 % des colonies d’abeilles n’ont pas passé l’hiver en France. Ce taux de mortalité élevé ne surprend pas Gilles Lanio, le président de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF). « On l’estimait déjà depuis plusieurs années à 30 %. Le ministère le sous-estimait, indique-t-il. Cette année, vu les mortalités fortes, le ministère a commandé une étude qui confirme le chiffre. »
Les apiculteurs attribuent cette mortalité à l’usage des pesticides, et notamment les néonicotinoïdes qui s’attaquent au système nerveux des insectes. Ils sont interdits en France depuis le mois de septembre. Mais les effets de cette interdiction ne seront pas immédiatement perceptibles, prévient Gilles Lanio : « Les néonicotinoïdes ont une rémanense de deux ans dans la terre. Il ne faut pas s’attendre à une embellie l’année prochaine, ni même l’année d’après. »
Paradoxalement, la récolte de miel a été bonne : autour de 18 000 tonnes contre 10 000 tonnes en 2016 et 2017. Ce sont les ruches du nord de l’Hexagone qui tirent leur épingle du jeu grâce à des conditions climatiques particulièrement clémentes cette année.