ENTRETIEN AVEC cysse lancine, Président de la commission sociale de comissariat du hadj

‘‘Nous nous assurons que le pèlerin est satisfait sur le plan spirituel, restauration, hébergement…’’

Le hadj, 5ème pilier de l’Islam est obligatoire pour toutes les personnes qui en ont les moyens. Mais, au-delà des moyens, des disponibilités physiques et morales sont requises pour faire aisément les rites du pèlerinage. Pour donner la latitude à tous les musulmans de s’acquitter de cette obligation divine, une commission sociale est mise en place par le Commissariat du hadj. Lisons le Président de ladite commission CISSE Lanciné afin de comprendre son fonctionnement.

Dites-nous quel est le rôle de la Commission sociale dans tout le processus du hadj ? La commission sociale comme l’indique le nom prend en compte tout ce qui est social. Et le volet social n’est pas abstrait du fait que la santé n’est pas uniquement un bienêtre physique, c’est également un bien-être mental. A côté de cet aspect, le social prend en compte toutes les composantes qui ne sont prises en compte que partiellement par le médical. Il s’agit entre autres des personnes âgées qui ont des difficultés pas seulement de motricité mais également de socialisation de même que des personnes malades. Il faut signaler que sur chaque vol il y a un assistant social sur le vol et au niveau du bureau, il y a des assistants sociaux d’appui qui ont une technicité plus grande que les encadreurs de proximité sur les vols qui sont coachés suffisamment pour relever un peu le niveau. L’assistant social est là pour donner des conseils minimum pour éviter certaines situations conflictuelles et faire ses courses tout seul. Ce sont ces conseils que nous donnons et si le pèlerin les suit, c’est évident qu’il ne sera pas dans une précarité. La Commission sociale n’est plus dans un cadre de suivi et de rapprochement, nous avons dépassé cela, aujourd’hui, c’est la qualité nous recherchons.

Nous nous assurons que le pèlerin est satisfait sur le plan spirituel, restauration, hébergement et même l’environnement du hadj, nous cherchons à savoir s’il est satisfait. Aujourd’hui on n’est plus dans le b-a ba mais, il faut aller dans le fond. Est-ce que le pèlerin est satisfait des prestations qu’on lui offre au niveau de tous les compartiments du Commissariat. Et lorsqu’il y a une défaillance à un niveau, nous appelons l’encadreur concerné pour y remédier. Est-ce que le social est adressé uniquement aux personnes dites vulnérables ? Le social est adressé à tous les pèlerins plus particulièrement aux personnes dites vulnérables. Il faut dire que nous sommes tous des vulnérables en puissance. Imaginez un pèlerin qui perd une forte somme d’argent, cela peut créer un déséquilibre. Il peut même remettre en cause son appréciation auprès de Dieu. On peut même être l’objet d’un accident, alors nous sommes dans une situation où tout le monde peut être vulnérable d’un moment à un autre. Et même étant jeune, nous pouvons avoir des difficultés pour faire le hadj dans des meilleures conditions. Comment avez-vous réussi à identifier toutes ces personnes qui ont besoin d’un encadrement social de proximité ?

Cette année l’innovation dans notre commission est que depuis la visite pour le pèlerinage, nous avons identifié ces personnes dites vulnérables qui ont besoin d’une aide. Nous avons beaucoup de malades chroniques. Et cette tranche de pèlerins se divise en deux grands groupes, ceux qui se font accompagner et ceux qui ont besoin d’aide pour accomplir leurs différents rites. Depuis Abidjan quand nous avons fini ce travail, nous avons ensuite fait une permanence au niveau du Commissariat pour leur expliquer de même qu’à leurs parents de la prise en charge que nous allons mettre en place. A Médine, les hôtels étaient dispersés mais, le Commissariat a fait une innovation de taille en créant au niveau de chaque bâtiment un bureau du service social. A combien peut-on évaluer le nombre de ces personnes et quels sont les problèmes auxquels vous avez eu à faire face ? Nous sommes logés autour de 380 personnes à l’hôtel.

Mais comme c’est la première expérience, il y a eu des réticences de certains pèlerins qui n’ont pas voulu venir dans ce bâtiment du fait qu’ils sont mis en marge. Mais, à la réalisation, c’est tout le contraire qu’on a constaté parce que ceux qui sont ici bénéficient de certains avantages tels que la proximité avec la grande mosquée. Et ici, il n’y a que quatre personnes maximum dans une chambre. Les problèmes que nous rencontrons sont des problèmes d’adaptabilité et de réinsertion. Imaginez une personne qui a de l’autorité au pays et dans un luxe, qui se retrouve ici à être dans une chambre à trois. L’environnement du hadj devient alors hostile sans parler de ce qui est proposé au restaurant qui n’est pas du goût de tout le monde. Nous souhaitons que cet environnement du hadj soit maîtrisé et que nous retournions au pays dans de meilleures conditions. L’équipe sociale est composée de combien de personnes ? Notre équipe est composée de 22 personnes et il y a un assistant social par vol. Le bureau est composé de trois membres et il y a cinq membres d’appui. Un mot de fin aux pèlerins et lecteurs d’Islam Info Je demande aux pèlerins d’être patients et d’écouter ce que leur disent les encadreurs. Le gros problème du hadj n’est pas lié aux encadreurs, le problème est lié au manque de formation de certains pèlerins.

SIRA