ENTRETIEN AVEC DOCTEUR BAMBA KALIFFA, PRESIDENT DE LA COMMISSION MEDICALE ‘‘A la Mecque, nous avons quatre bâtiments et chacun a une infirmerie qui tourne 24heures/24’’.

Le hadj, 5ème pilier de l’Islam est reconnu pour son importance cultuelle. Pour mener à bien cette mission qui est d’honorer toutes les pratiques de cette obligation divine, il faudrait que les pèlerins aient une santé à toute épreuve. Et parmi les commissions du commissariat du hadj, une commission dite médicale est piloté par le Docteur Bamba Kaliffa en sa qualité de président de ladite commission. Suivons son entretien afin de cerner quel rôle joue ce département affilé dans l’organisation du hadj du début à la fin du processus.

Quel est le rôle de votre commission dans tout le circuit du hadj ?

Nous avons la charge de veiller au bien être physique, mental et intellectuel de nos pèlerins, c’est-à-dire leur santé. Notre rôle est important et il commence depuis Abidjan, dans l’avion, à l’aéroport, pendant le séjour, sur le circuit cultuel jusqu’au retour à la mosquée du golf. Notre rôle ne prend fin que lorsque nous aurons remis les pèlerins à leurs parents.

Quelles sont les dispositions que vous avez prises pour mener à bien votre mission ?

Nous avons d’abord une équipe médicale composée de 67 personnes du corps médical. Se sont des médecins, des infirmiers et aides soignants, avec également des médecins spécialisés. Ensuite nous avons les médicaments que nous achetons, en Côte d’Ivoire et en Arabie Saoudite pour veillez à la bonne santé de nos pèlerins.

Peut-on avoir le coût des médicaments.

Cette information est du ressort des responsables du commissariat. Mais je peux dire que nous avons les médicaments en quantité suffisante et nous allons les utiliser pendant le séjour et il ne faut craindre de rupture.

Quelles sont les natures des médicaments ?

Il y’en de tous les genres par rapport à toutes les maladies que nous pouvons avoir ici.  La grippe, les douleurs articulaires, les traumatismes. Nos médicaments sont variés et nous avons tenu compte de tout ce qui pourrait subvenir comme affection. Si des cas dépassent nos compétences, nous avons la possibilité d’en acheter en pharmacie saoudienne. Nous pouvons également évacuer le malade dans un hôpital saoudien.

Comment se sont faites les prises en charge à Médine et à la Mecque ?

A Médine, c’était un peu plus compliqué puisque nous n’avions pas d’autorisation d’avoir une infirmerie. Donc nous faisions du porte à porte afin de s’enquérir de l’état de nos pèlerins.

A la Mecque, nous avons quatre bâtiments et chacun a une infirmerie qui tourne 24heures/24.

Comment se fait la prise en charge des personnes vulnérables qui ont occupé l’un des quatre bâtiments ?

Comme les autres bâtiments, nous avons une équipe sur place et c’est le médecin qui suit les vulnérables sur tout le trajet, il les connaît mieux. Et avec lui, il y’a une équipe homogène qui les suit, aussi bien à la Mecque que sur le circuit cultuel. Ils dorment sous la même tente à Mina, Arafat pour qu’il puisse faire une prise en charge rapide le plus tôt possible.

Quels sont les maladies qui ont été plus récurrentes pendant les consultations durant le séjour ?

Les maladies pulmonaires sont les plus importantes, ensuite les maladies osseuses articulaires et aussi, les maladies chroniques avec lesquelles nos patients viennent. Ils ont tous une prise en charge particulière. Nous avons les infections mais les plus importantes sont les maladies pulmonaires.

Quels conseils à ces pèlerins pour éviter ces maladies ?

Nous leur donnons beaucoup de conseil depuis Abidjan, d’abord l’utilisation des bavettes mais ce n’est pas facile pour une personne qui vient tout frais du village de les utiliser. Nous leur disons d’être propres, de manger suffisamment parce que ces maladies virales viennent sur des terrains alors ils sont fatigués. Nous leur demandons de dormir et manger suffisamment afin d’éviter d’être affaiblies.

Quels sont les problèmes rencontrés par la commission médicale dans l’exécution de sa mission ?

Le problème réel que nous avons est la discipline de nos pèlerins. Nous avons souvent diagnostiqué des maladies qui ne leur permettent de faire certaines activités, mais le pèlerin refuse et souvent le pire arrive.  Mais, nous pensons qu’au fur et à mesure ce problème sera réglé parce que de plus en plus nos pèlerins se rajeunissent un peu.

Un mot concernant le trophée reçu par la commission médicale ?

Cela fait successivement trois ans que nous recevons ce trophée. C’est une reconnaissance de l’état saoudien au niveau du Ministère de la Santé et du Ministère du Hadj. Et ce trophée est donné au pays donc les services médicaux  ont montré leur qualité managériale, qualité de service et le respect des consignes qui ont été données par l’Arabie Saoudite tant sur le plan de l’organisation que sur le plan de la gestion interpersonnelle. Nous sommes l’un des pays les plus heureux parce que cela fait trois ans que nous recevons ce trophée et inchallah nous en aurons un autre. C’est une reconnaissance pour nous, pour le commissariat et surtout pour le pays, parce que c’est autour d’une grande cérémonie regroupant tous les pays organisateurs du hadj. Donc ce n’est pas un prix pour les africains, c’est un prix pour un pays qui a su appliquer les règles d’organisation managerielle.

SIRA