Erdogan interdit toutes les transactions immobilières en devises étrangères

Dans le but d’endiguer la crise de la livre turque qui a fortement chuté cette année, le président turc Recep Tayyip Erdogan a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Pour rappel, l’hémorragie de la livre turque face au dollar a été accélérée par un tweet de Donald Trump annonçant le doublement des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium turcs.

A l’origine de cette mesure, des sanctions imposées par les Etats-Unis contre deux ministres turcs pour protester contre l’emprisonnement d’un pasteur américain, Andrew Brunson. Ankara n’a pas tardé à répliquer en prenant des mesures similaires à l’encontre des américains.

Depuis, Erdogan exploite toutes les pistes dans le but de redresser la livre turque. Il a notamment décidé d’interdire les ventes et locations de biens mobiliers et immobiliers en devises étrangères.

Le décret présidentiel, publié jeudi au Journal officiel, prend effet immédiatement, les vendeurs et propriétaires ont cependant 30 jours pour convertir les sommes concernées en livres turques et régulariser leur situation.

Les transactions ne pourront plus être indexées sur des devises étrangères, indique le texte, qui souligne toutefois la possibilité d’exceptions décidées par le ministère des Finances.

La livre turque a perdu plus de 40% de sa valeur face au dollar, mais depuis le début de l’année, différentes mesures ont été prises. La banque centrale turque a notamment relevé ses taux d’intérêt de plusieurs points pour faire face à la crise économique, une décision qui a entraîné une hausse sensible de la livre contre le dollar.

Le chef de l’Etat turc a déclaré lors d’un discours télévisé d’Ankara que « Ceux qui ne s’occupent pas de l’importation ou de l’exportation ne devraient pas se croiser avec des devises étrangères », avant d’ajouter que « les affaires dans notre pays doivent être faites dans notre devise ».

AJIB.FR