Le président américain compare l’enquête du procureur Mueller à l’époque noire du Maccarthysme et n’exclue pas de gracier Paul Manafort, son ancien directeur de campagne inculpé par le procureur indépendant. C’est ce qui ressort d’une interview accordée ce mercredi 28 novembre par Donald Trump au New York Post. Face à ces attaques, un groupe bipartisan de sénateurs a tenté de faire passer un texte pour protéger le procureur, mais sans succès.
Les charges du président contre le procureur Mueller sont constantes mais depuis quelques jours, elles prennent une tournure plus agressive. Dans une interview au New York Post, Donald Trump compare Robert Mueller à John McCarthy qui a harcelé dans les années 50 des centaines de personnalités soupçonnées de sympathies communistes.
Sur son fil Twitter, le président américain a publié une photo montage sur laquelle le procureur se retrouve derrière les barreaux accusé de trahison. Ces attaques inquiètent au congrès où trois sénateurs ont tenté de faire voter une loi pour protéger l’enquête du procureur. Mais le texte a été bloqué par un élu républicain et n’a pas été soumis au vote.
Jeff Flake, un élu républicain de l’Arizona s’en désole. Il estime que la Maison Blanche menace réellement le travail du procureur. « Le ministre de la Justice a été limogé et remplacé par quelqu’un d’ouvertement hostile à l’enquête de Mueller, explique-t-il. Le président tweete chaque jour pour ridiculiser Robert Mueller donc je ne comprends pas pourquoi mes collègues n’en font pas plus pour protéger le procureur spécial ».
En attendant de convaincre ses collègues, le sénateur Jeff Flake, qui prendra sa retraite fin décembre, a décidé de s’opposer à toutes les nominations de juges proposées par la Maison Blanche et qui doivent être confirmées par le Sénat.
RFI