Dans une Amérique cruellement endeuillée qui, au lendemain de l’attaque sanglante perpétrée dans la synagogue de Pittsburgh par Robert Bowers – un suprémaciste blanc, notoirement antisémite et islamophobe – serre plus que jamais les rangs contre le racisme sous toutes ses formes, la communauté musulmane a fait plus que battre le pavé contre la haine et sa spirale infernale de violence : elle a lancé une grande collecte de fonds en ligne, afin de subvenir aux besoins des victimes et de leurs familles.
Tandis que les banderoles appelant à l’unité, au respect mutuel et à ne pas céder aux pires pulsions humaines, fleurissaient dans les veillées de recueillement organisées à travers le pays en mémoire des 11 fidèles innocents juifs, abattus froidement et lâchement dans leur lieu de culte, différentes associations musulmanes se sont empressées de « répondre au mal par le bien, comme l’exige notre foi », mues par la volonté « d’envoyer un message puissant de compassion par l’action ».
Dépassant toutes leurs espérances, cette campagne de Crowdfunding n’aura pas mis longtemps avant de récolter plus de 40 000 dollars, comme s’en est fait l’écho le journal The Hill, au point d’inciter ses grands organisateurs à se fixer un nouvel objectif : atteindre 50 000 dollars. Un objectif que les Américains de confession musulmane, épouvantés et compatissants, ont pulvérisé en un temps record.
La somme d’argent réunie permettra de « couvrir les besoins immédiats comme les frais de funérailles et médicaux », a indiqué l’un des responsables de l’opération, en précisant que le Centre islamique de Pittsburgh se chargera de remettre les donations substantielles de ses coreligionnaires aux victimes juives et à leurs proches éprouvés. Un Centre islamique qui, face à l’horreur de cette tragédie, a réagi promptement en appelant les fidèles à se mobiliser pour donner leur sang.
Dévoré par la rancœur, un racisme viscéral et, sans doute, poussé à sortir du bois par Donald Trump, l’apprenti-sorcier maléfique de la Maison Blanche, Robert Bowers déversait régulièrement son fiel contre les musulmans et les juifs sur les réseaux sociaux, sans que les autorités américaines ne s’en émeuvent outre mesure.
L’un de ses derniers messages acrimonieux posté sur le réseau social Gad, ce repaire virtuel des nationalistes blancs, aurait pourtant dû les alerter. En effet, il y fustigeait « HIAS », l’organisme juif américain connu pour venir en aide aux réfugiés, le vouant aux gémonies pour, selon lui, « ramener des personnes qui tuent notre peuple ». Robert Bowers, interpellé blessé sur les lieux de son crime de masse abominable, encourt la peine de mort.
« Des Juifs et nos alliés se sont rassemblés ce soir à New York dans l’Union Square pour tenir une veillée pour ceux qui ont été tués à Pittsburgh aujourd’hui. Pendant que nous étions en deuil, les membres de la communauté musulmane nous ont accompagnés. Un rabbin a dit: ‘il n’y a qu’une seule religion — et c’est la religion humaine ».
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