Etats-Unis/UE: Trump et Juncker tentent de désamorcer la guerre commerciale

Les Etats-Unis et l’UE veulent aller vers «zéro tarifs douaniers» dans les échanges industriels hors automobile, a déclaré le président américain après la rencontre de plus de deux heures mercredi soir avec le président de la Commission européenne. Jean-Claude Juncker a annoncé avoir « conclu un accord » avec Trump. Les Etats-Unis vont repousser les nouvelles hausses de droits de douane le temps que se déroulent les négociations, annonce le président de la Commission européenne.

L’Union européenne va augmenter « immédiatement » ses importations de soja des Etats-Unis, a indiqué le président américain. « Nous nous sommes entendus aujourd’hui, en premier lieu, pour aller vers une suppression des tarifs (douaniers) et des subventions sur les produits industriels hors automobile », a déclaré Donald Trump à la presse après avoir rencontré Jean-Claude Juncker. « Nous allons également travailler à la diminution des obstacles et à l’augmentation du commerce dans les services, la chimie, la pharmacie, les équipements médicaux, ainsi que dans le soja », a-t-il précisé. Cette annonce spectaculaire, qui ne concerne pas le secteur automobile, est encore loin d’être matérialisée.

De son côté Jean-Claude Juncker a annoncé avoir « conclu un accord » avec le président américain. Les Etats-Unis vont repousser les nouvelles hausses de droits de douane le temps que se déroulent les négociations, a précisé Jean-Claude Juncker. « J’étais venu aujourd’hui pour trouver un accord. Et nous avons trouvé cet accord. Nous avons identifié un certain nombre de secteurs sur lesquels nous pouvons travailler ensemble. Nous allons discuter sur l’abandon des taxes douanières sur les produits industriels. C’était ma principale intention, de proposer cette baisse jusqu’à 0 des taxes sur ces produits », a-t-il déclaré.

Dès la fin de la rencontre, dans un tweet, le porte-parole du chef exécutif européen Margaritis Schinas qualifiait de « réunion productive » la rencontre Donald Trump et Jean-Claude Juncker. Sur le papier, tout semble ainsi s’être parfaitement déroulé, même si le fait que la presse n’ait pas pu poser de question laisse penser que Trump et Juncker ne voulait surtout pas sortir du cadre policé de leur discours officiel.

Preuve de la tension dans les tractations en cours sur les questions commerciales, le président de la Commission européenne avait souligné au début du tête-à-tête dans le Bureau ovale que les Etats-Unis et l’UE étaient des « partenaires proches », des « alliés », pas des « ennemis ». Tandis que le président américain Donald Trump a indiqué pour sa part s’attendre à quelque chose de « très positif » de cette rencontre. Pourtant, rien n’était gagné : Donald Trump avait récemment traité Jean-Claude Juncker de « tueur brutal ». C’était peut-être un compliment dans la bouche du président américain, mais cela préfigurait une discussion compliquée avec le patron de la Commission européenne.

Jean-Claude Juncker avait indiqué avant la rencontre que Bruxelles et Washington devaient travailler ensemble. « Nous représentons la moitié du commerce mondial. 1 000 milliards de dollars de commerce entre nous », a-t-il souligné.

« Je suis d’accord et si nous pouvions ne pas avoir de taxes douanières, ni de barrières, ni de subventions, les Etats-Unis seraient extrêmement satisfaits », a déclaré Donald Trump, qui n’a pas manqué de rappeler que son pays a « perdu des centaines de milliards de dollars avec l’Union européenne », tout en ajoutant  : « Nous voulons simplement un terrain égal pour les agriculteurs, les industriels, pour tout le monde ».

L’Union européenne est depuis le 1er juin sous le coup de taxes punitives américaines de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium.L’administration Trump reproche aux pays européens de ne pas ouvrir assez leur marché aux marchandises américaines. Donald Trump a menacé de franchir un nouveau cap en l’absence de concessions de la part de l’Europe, en imposant des droits de douane sur les importations de voitures européennes, ce qui aurait de graves conséquences particulièrement l’Allemagne, où ce secteur clé emploie quelque 800 000  personnes.

Wall Street a terminé en forte hausse, le marché profitant de cette rencontre. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 1,17% à 7.932,24 points, un niveau inédit. L’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,68% à 25.414,10 points.

RFI Avec agences