Etats-Unis : un couple musulman, aveugle et malvoyant, édite un Coran en braille et en anglais

Née aveugle, c’est en écoutant les sourates du Coran traduites en anglais, et non pas en les lisant, que Yadira Thabatah a franchi le pas de la conversion à l’islam, il y a 13 ans de cela, non sans avoir éprouvé l’immense regret d’avoir dû désobéir à l’injonction divine « Iqra » (« Lis ! ») pour répondre à son inclination du cœur.

Dès lors, l’envie irrésistible de parcourir le livre sacré de l’islam, non pas des yeux, mais à l’aide de ses doigts délicatement posés dessus, ne l’a jamais quittée. Elle n’a même fait que croître au fil des années, notamment après avoir uni son destin à celui de Nadir Thabatah, 33 ans, qui souffrait lui aussi d’une déficience visuelle importante : la malvoyance.

Installé à Fort Worth, au Texas, ce jeune couple musulman pas tout à fait comme les autres qui, chaque jour que Dieu fait, remercie le Très-Haut de lui avoir donné quatre beaux enfants, à la vue parfaitement normale, s’est mis en quête d’un Coran adapté à son handicap. Un exemplaire d’une grande rareté, non seulement traduit de l’arabe en anglais le plus fidèlement possible, sans en dénaturer le sens originel, mais aussi transcrit en braille.

Au fur et à mesure de leur véritable quête du Graal, Yadira et Nadir Thabatah ont dû se rendre à l’évidence que cet ouvrage de qualité, dans lequel ils plaçaient tous leurs espoirs, était introuvable de l’autre côté de l’Atlantique. Car s’il existe, depuis près de 30 ans, des exemplaires du Noble Coran en braille et en langue arabe, des versions du Texte révélé en braille et dans la langue de Shakespeare, sans être truffées d’inexactitudes, sont en revanche une denrée rare.

« J’en ai pleuré à l’époque, car je suis une lectrice par nature », a récemment confié Yadira dans un entretien à la presse locale, en évoquant la frustration ressentie à l’idée de ne pouvoir réaliser son souhait le plus cher : lire enfin la parole d’Allah. Un souhait ardent partagé par nombre de ses coreligionnaires américains, aveugles comme elle, qu’elle n’était pas non plus en mesure d’exaucer, à son grand désespoir.

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