États-Unis : une taxe sur les grandes entreprises pour aider les SDF votée à San Francisco

Les habitants de San Francisco, en Californie, ont voté massivement mardi en faveur d’un impôt sur les grandes entreprises de la ville pour aider ses milliers de sans-abri, selon les résultats officiels dévoilés mercredi 7 novembre. Cette taxe divise âprement certains patrons de la « tech ».

La mesure, baptisée « Prop C », et approuvée par 60 % des électeurs, doit rapporter selon ses promoteurs 250 à 300 millions de dollars pour financer l’aide aux SDF. Ce problème est endémique dans la ville de près de 900 000 habitants, où se trouvent notamment les sièges de Twitter, Uber, AirBnB, du groupe de « cloud » informatique Salesforce ou en encore des start-up de paiement Stripe et Square.

Elle avait déclenché une vive querelle par Twitter et interviews interposés entre le patron de Salesforce, Marc Benioff, fervent promoteur de la taxe, et celui de Twitter, Jack Dorsey, également à la tête de Square, opposé à ce nouvel impôt, de même que Patrick Collison, dirigeant de Stripe.

Ce vote « signifie que les sans-abri auront un toit et l’aide dont ils ont besoin ! », s’est réjoui Marc Benioff sur le réseau social mercredi.

Grave crise du logement

Les entreprises technologiques, qui versent à leurs employés des salaires très élevés, sont considérées comme largement responsables de la hausse démentielle des prix de l’immobilier et du coût de la vie à San Francisco ces dernières années.

La maire démocrate, London Breed, qui propose son propre plan de lutte contre la pauvreté, avait signifié son opposition à cette mesure.

Au-delà de San Francisco, c’est toute sa région, et particulièrement la SiliconValley située à une cinquantaine de kilomètres plus au sud et qui abrite les sièges de Facebook, Apple ou encore Google, qui est confrontée à la crise du logement.

En Californie, comme dans d’autres Etats américains, une proposition de mesure ayant récolté suffisamment de signatures de citoyens peut-être soumise au vote des électeurs lors des jours de scrutin, comme mardi, jour des élections de mi-mandat.

lemonde.fr