Éthiopie : Sahle-Work Zewde, première femme présidente du pays

Les parlementaires éthiopiens ont désigné jeudi 25 octobre à l’unanimité Sahle-Work Zewde au poste de présidente du pays, après la démission de Mulatu Teshome. C’est la première fois qu’une femme accède à cette fonction honorifique en Éthiopie.

 Sahle-Work  Zewde devient la quatrième chef de l’État en Éthiopie depuis l’adoption de la Constitution de 1995. Ce texte prévoit qu’un président peut être élu pour un maximum de deux mandats de six ans. Avant de désigner la sexagénaire, les deux chambres du Parlement ont entériné la démission du président Mulatu Teshome, qui occupait cette fonction depuis 2013.

Aucune explication n’a été fournie pour la démission de Mulatu Teshome, mais les observateurs estiment qu’elle résulte des négociations en cours entre les quatre partis formant la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF).

Rôle honorifique

Née en 1950 à Addis-Abeba, Sahle-Work Zewde est diplomate de carrière. Elle était jusque-là la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, auprès de l’Union africaine (UA). Auparavant, elle avait été ambassadrice en France, à Djibouti, au Sénégal, et la représentante permanente de l’Éthiopie auprès de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), le bloc régional est-africain.

Le président d’Éthiopie est officiellement le chef de l’État, mais ses responsabilités sont essentiellement symboliques et honorifiques. L’essentiel du pouvoir est aux mains du Premier ministre, qui représente le pays dans les grands sommets internationaux.

En avril, l’ EPRDF a choisi Abiy Ahmed comme nouveau Premier ministre. C’est le premier Oromo, le plus grand groupe ethnique du pays, à accéder à ce poste. Abiy Ahmed a, depuis, entrepris un vaste programme de réformes, incluant la libération de dissidents, une ouverture de l’espace démocratique ainsi que la paix avec l’Érythrée voisine.  Il a récemment nommé un nouveau gouvernement, dans lequel la moitié des postes sont occupés par des femmes. Mulatu Teshome, également issu de l’ethnie oromo, a démissionné un an avant la fin de son mandat.

Jeune Afrique avec AFP