Fusillade à la mosquée de Brest : le tireur a prétexté vouloir faire une photo pour piéger l’imam El Jay et un fidèle

Ce jeudi 27 juin, à Brest, aux abords de la mosquée Sounnah située dans le quartier Pontazenen, la violence islamophobe a atteint son paroxysme. Elle a culminé dans une fureur meurtrière implacable, donnant lieu à une agression par balles sans précédent qui a semé l’effroi au sein de la communauté musulmane locale, et suscite aujourd’hui les plus vives condamnations des instances musulmanes nationales.

Sur le coup de 16h30, une scène de fusillade aussi ahurissante qu’effrayante s’est produite devant le lieu de culte. Un individu âgé de 22 ans, déterminé à commettre l’irréparable, a tiré sur l’imam Rachid El Jay, le blessant de deux balles dans l’abdomen et de deux autres dans les jambes, et sur un fidèle qui l’accompagnait, l’atteignant de deux balles dans les jambes.

Cette attaque à l’arme à feu perpétrée contre un dignitaire religieux musulman, en plein jour et à l’extérieur de sa mosquée, est unique dans les annales criminelles hexagonales.

S’il a provoqué un immense choc émotionnel à Brest, il y a fort à parier que ce nouveau palier franchi dans le terrorisme anti-musulmans ne soulèvera aucune houle d’indignation nationale et n’entraînera pas une grande Marche blanche, afin d’exhorter à serrer les rangs contre le fléau de l’islamophobie…

Profondément consterné par ce passage à l’acte qui lui paraissait inimaginable il y a peu encore, même si par ailleurs il observait avec inquiétude la flambée des actes islamophobes visant les mosquées et fut très affecté par le massacre de Christchurch, Mohamed-Iqbal Zaïdouni, le président du Conseil Régional du Culte Musulman de Bretagne, a relaté dans un communiqué le déroulement des faits.

« Nous tenons à rassurer les fidèles au sujet de l’état de santé des deux victimes. Leur pronostic vital n’est pas engagé. Nous tenons à exprimer notre soutien indéfectible à leurs familles et leur souhaitons un prompt rétablissement », a-t-il écrit en préambule.

Selon ses dires, le meurtrier en puissance, après avoir demandé à rencontrer l’imam Rachid El Jay et réussi à tromper sa vigilance, l’aurait insidieusement attiré à l’extérieur de la mosquée avec l’ami qui était à ses côtés, sous le prétexte de vouloir prendre une photo. Le piège fatal s’était alors refermé sur eux.

Une fois dehors, l’homme aurait fait semblant de chercher son appareil photographique dans sa voiture, une Renault Clio grise, avant de revenir vers ses deux cibles à abattre, muni d’une arme de calibre 9mm. Il a alors mis son plan funeste à exécution, puis déserta rapidement la scène du crime au volant de son véhicule. Son corps sans vie sera retrouvé plus tard, la thèse du suicide étant actuellement privilégiée.

« La communauté musulmane de Brest est terriblement choquée. Nous saisissons cette occasion tragique pour dénoncer avec la plus grande vigueur la barbarie et la lâcheté qui caractérisent cet attentat islamophobe, et nous exhortons les pouvoirs publics à redoubler de vigilance et à renforcer la sécurité des lieux du culte musulman en France », pouvait-on lire sous la plume accablée de Mohamed-Iqbal Zaïdouni.

« Depuis l’attaque des deux mosquées de la Nouvelle-Zélande, nous constatons une montée des attaques islamophobes contre nos mosquées dans notre région. C’est la raison pour laquelle le Conseil Régional du Culte Musulman de Bretagne appelle les fidèles à exprimer leur solidarité envers nos frères victimes, dont la vie a été menacée, et à refuser cette nouvelle forme de terrorisme par une minute de prière silencieuse devant les mosquées, après la grande prière collective du vendredi », a-t-il ajouté, tout en recommandant aux responsables des mosquées et aux fidèles la plus grande prudence, et de ne pas hésiter à sécuriser les enceintes sacrées musulmanes.

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