Les soubresauts de ces dernières semaines dans les casernes militaires m’ont inspiré quelques réflexions que je voudrais vous livrer ici, dans notre chronique hebdomadaire du vendredi.
Héro d’un jour et Maudit un autre jour. A cause des circonstances exceptionnelles et du hasard de l’histoire, on peut devenir tout à coup brusquement un héros, adulé, choyé, admiré et respecté. La tendance première, est alors de croire que cet environnement de privilège et de bonheur, est un acquis irréversible, irrémédiable et définitif. Erreur fatale ! Erreur sur toute la ligne ! Car la gloire et le respect sont des phénomènes fondés sur des faits réels, vécus palpables par ceux-là même qui vous rendent la gloire, et le respect. Ils le font parce qu’à un moment donné de l’histoire, de leur histoire et de votre histoire commune, vous vous êtes particulièrement distingués de façon spontanée et désintéressée surtout. La deuxième tendance est de croire que les réalisations pour lesquelles on vous glorifie, vous les avez réussi seul et sans aide de Dieu, sans aide d’autres personnes et même sans une conjugaison de circonstance favorables. Erreur dangereuse aux circonstances incalculables ! Car la propension à exiger un prix, une récompense pour ce que vous croyez être de votre unique et seul fait, devient forte et pressante alors. Une autre perception erronée, cette fois, chez les porteurs d’armes ou leurs sponsors, c’est de croire qu’avec les armes, on peut tout faire pour obtenir tout ce qu’on veut, quand on veut et où on veut. Alors que même ceux-là même qui fabriquent ces armes savent que les armes ont tout leur limite. Face à aux armes, on a des âmes bien déterminés à ne pas se laisser faire, surtout pas par ceux à qui ils ont payé des armes pour les défendre.
La quatrième erreur c’est de croire qu’on est tellement indispensable qu’on peut se permettre tous les caprices et même demander l’impossible.
Avec cet esprit on ne se rend même pas compte de l’évolution des mentalités qui vous entourent et qui vous subissent. Vos excès et surenchères. Aveuglé à la fois par la cupidité et la capacité de nuisance de l’autre, celui qu’il prend pour obstacle à l’atteinte de ses objectifs, il ne voit plus rien que lui-même.
Le manque de lucidité et de discernement est la cause fatale de la transformation l’héro au maudit, du jour au lendemain. Car sur terre rien n’est figé chez les hommes. Tout peut basculer à tout moment. C’est pourquoi il faut savoir raison garder. Il vaut mieux avoir l’intelligence contextuelle que l’intelligence textuelle. Et ne jamais oublier quatre choses ; d’où on vient ? Ou on va ? Avec qui ? Et qui après vous ?
Beaucoup de gens malheureusement ne sont pas dans l’ “APRES’’. Ils sont dans le “ MAINTENANT“, “ L’ARGENT EN VITESSE“ LA PROMOTION IMMEDIATE. Quitte à piétiner, des gens plus compétents et plus anciens. Ils oublient même ceux qui après Dieu ont fait d’eux ce qu’ils sont, et assuré leur promotion parfois. Comment un homme normal peut-il croire que c’est lui, et lui seul qui a tout fait, et que sans lui rien n’est possible, et qu’après lui c’est le déluge… Cet homme évidemment ne peut que croire que tout le monde lui doit. Et lui, ne doit rien à personne. Même pas à Dieu son créateur. Les autres, tous les autres ne sont que des empêcheurs de tourner en rond. Un tel homme ne connait ni compromis, ni compassion, ni autocratique. Il sait tout. Il connait tout. Il veut tout il mérite tout. Dès lors il se fabrique un destin hors du commun. Il ignore l’histoire des hommes et des peuples. Car beaucoup de ceux qui se donnaient un destin exceptionnel, du haut de leur puissance se sont retrouvés du jour au lendemain dans le néant absolu. En un mot comme en cent, la gloire et le déshonneur cohabitent ensemble. Il faut en être conscient en tout temps et en toutes circonstances.
LA CHRONIQUE DU VENDREDI
Par Abou Khalfatim
A LA SEMAINE PROCHAINE….