Ce phénomène n’épargne pas Yamoussoukro qui figure dans le top 10 des directions régionales les plus touchées.
En dépit des efforts déployés par le gouvernement depuis 2012-2013, le phénomène des grossesses en milieu scolaire semble s’enraciner durablement dans les établissements scolaires de Côte d’Ivoire.
Face à ce fléau dont nul n’ignore les ravages sur les enfants des écoles primaires et des adolescentes des établissements secondaires, la Direction de la mutualité et des œuvres scolaires et sociales (Dmoss) a décidé de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le phénomène, avec l’appui technique et financier de l’Unfpa, dans son Plan de travail annuel 2017-2018.
D’où cette campagne de remobilisation de la communauté scolaire autour de la lutte contre les grossesses à l’école qui se déroule dans l’ensemble des 36 directions régionales de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Drenetfp) que compte le pays.
L’étape de Yamoussoukro qui a eu lieu à l’auditorium du lycée Mamie Adjoua, le 26 octobre, a été l’occasion pour Abdoulaye Diako, drenetfp de Yamoussoukro, de situer parents d’élèves, enseignants et élèves sur le fléau.
En effet, selon lui, tout se passe comme si, plus l’on mène la lutte, plus le phénomène croit. À preuve, en 2013-2014, la Drenetfp de Yamoussoukro a enregistré 207 cas de grossesses. En 2016-2017, ce sont 257 cas dont 5 au primaire et en 2017-2018, Yamoussoukro est passée à 353 cas dont 9 au primaire. « Ainsi le constat est net. De février 2014, année de lancement de la campagne “Zéro grossesse à l’école” à 2018, notre Drenetfp est passée de 207 à 353 grossesses, soit une augmentation de 146 cas, ce qui représente taux de croissance de 41,35%. Sur cette même période, les cas au primaire sont passés de 0 à 9»,a-t-il commenté. Avant de faire remarquer que l’école ne doit pas être le lieu où les enfants repartent avec un enfant, mais avec leurs diplômes.
Selon Ban Kouassi Yéboua, chargé de programme à la Dmoss, la Côte d’Ivoire est passée de 5076 cas en 2012-2013, à 3690 cas en 2016 et à 4125 cas en 2017. Soit un total de 20754 cas en 5 ans, contre 32251 cas d’Ist. Signe de la persistance du phénomène.
C’est pourquoi, au cours de la conférence qu’il a prononcée sur le thème «Quelle peut être la contribution de chacun dans la lutte contre les grossesses en milieu scolaire », il a invité toute la communauté nationale à s’impliquer dans la lutte. D’autant que les auteurs ont été identifiés dans toutes les couches sociales et particulièrement chez les gens de petits métiers qui manipulent de l’argent au quotidien, les fonctionnaires et autres travailleurs adultes pour 54,9%, les élèves garçons pour 43,2% et les enseignants pour 1,9%.
Quant à Coulibaly Yaya, secrétaire général de la préfecture de Yamoussoukro, il a dit merci à l’Unfpa, avant d’inviter le drenetfp à faire en sorte que les téléphones portables soient interdits dans les écoles. Il a exhorté les parents àcontrôler du mieux que possible les appels de leurs enfants à la maison.
fratmat.info