La Chine a porté plainte contre les États-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce pour contester la décision de l’administration Trump d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.
Nouvel épisode de la guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin : la Chine a porté plainte, auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), contre la décision des États-Unis d’appliquer aux importations d’acier et d’aluminium de nouvelles taxes, à hauteur, respectivement, de 25 % et de 10 %.
Pékin a demandé, le 5 avril, « l’ouverture de consultations avec le gouvernement des États-Unis », d’après un document de l’OMC datant du mardi 10 avril. Les consultations, qui peuvent durer plusieurs années, constituent la première étape du processus de règlement des conflits commerciaux prévu par l’OMC. En principe, le défendeur doit répondre à la demande dans les dix jours. Les consultations se tiennent généralement à Genève et sont confidentielles.
Si cette phase de consultations échoue, le plaignant peut demander à l’Organe de règlement des différends de l’OMC d’arbitrer le litige.
Pour la Chine, ces nouvelles taxes, qui ont pris effet à compter du 23 mars, sont contraires aux règles de l’OMC car elles s’appliquent à « tous les pays à l’exception du Canada, du Mexique, de l’Australie, de l’Argentine, de la Corée du Sud, du Brésil et de l’Union européenne ».
Un mois de conflit
Ce conflit commercial dure depuis bientôt un mois. Le 22 mars, l’administration Trump a annoncé que les États-Unis imposeraient de nouvelles taxes sur quelque 60 milliards d’importations chinoises en rétorsion au « vol de propriété intellectuelle » dans le but de protéger les entreprises américaines. En rétorsion, Pékin a déclenché le 2 avril des mesures punitives contre 128 produits américains.
Le 3 avril, les États-Unis ont en outre publié une liste provisoire de produits chinois susceptibles d’être soumis à de nouveaux droits de douane. Cette liste, qui vise des importations représentant « approximativement 50 milliards de dollars », cible des produits de différents secteurs dont l’aéronautique, les technologies de l’information et de la communication ou encore la robotique et les machines. Pékin a répliqué avec sa propre liste visant des importations du même montant annuel : 50 milliards de dollars. Washington a menacé en retour de doubler la mise.
La Chine réfléchit par ailleurs à la possibilité d’une dépréciation du yuan en tant que moyen de pression sur les États-Unis, rapporte Bloomberg, lundi.
Avec AFP et Reuters