Infarctus féminin : quels symptômes doivent vous alerter

On a longtemps cru que les femmes jeunes (non ménopausées) échappaient aux maladies cardiovasculaires. C’est faux. L’infarctus du myocarde les tue quatre fois plus que le cancer du sein. En dix ans, le nombre de cas a bondi de 25 %. Un phénomène encore mal connu. Quels sont les symptômes dont il faut se méfier ?

+ 25 % en dix ans. On s’explique mal la forte hausse de cas d’infarctus du myocarde chez les femmes jeunes – comprendre, dans le langage médical, non ménopausées. Tabac ? Sédentarité ? Obésité ? Stress ? Pour identifier les causes de ce bond et l’enrayer, la Société française de cardiologie et la fondation Cœur et Recherche vont lancer une étude, en septembre 2019. En attendant d’en savoir davantage, des signes avant-coureurs peuvent alerter.

Un infarctus c’est quoi ?

L’infarctus du myocarde se manifeste quand une des artères coronaires du cœur est bouchée par un caillot de sang ou une plaque de graisse et de cholestérol. « Une partie du muscle cardiaque n’est alors plus approvisionnée en oxygène », nous expliquait en septembre 2016 le professeur Hervé Le Breton, responsable de l’unité de cardiologie interventionnelle au CHU de Rennes.

L’artère doit alors être rouverte rapidement. « La prise en charge doit avoir lieu, dans l’idéal, dans les deux heures qui suivent l’apparition des premiers signes, au maximum dans les douze heures. »

Les symptômes classiques

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Le signe commun aux hommes comme aux femmes est généralement « une douleur thoracique intense, très brutale »

Le signe commun aux hommes comme aux femmes est généralement « une douleur thoracique intense, très brutale ».Parfois la douleur irradie vers les mâchoires et les bras. « Les personnes ont l’impression d’être comme serrées dans un étau »,ajoute Hervé Le Breton.

Nausée, essoufflement, fatigue…

Dans près de la moitié des cas, les femmes ne ressentent pas ces symptômes classiques. « La localisation de la douleur peut être plus basse, au niveau abdominal et peut provoquer des vomissements. La patiente sera orientée vers les urgences digestives plutôt que cardiaques et le diagnostic sera retardé. Les conséquences sont graves. Nous avons observé une surmortalité chez les femmes prises en charge à l’hôpital », précise le Pr Le Breton.

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La plupart du temps, les femmes minorent ces symptômes, les associent à tort à la fatigue, au stress

En l’absence des symptômes habituels, le risque réel est souvent mal diagnostiqué. D’après une étude britannique publiée dansEuropean Heart Journal, les femmes auraient plus de 40 % de risques d’être mal diagnostiquées par rapport aux hommes. Or, dans ces cas-là, le temps est précieux, surtout que « les artères des femmes sont plus difficiles à revasculariser, plus fines et plus fragiles que celles des hommes », précise la Fédération française de cardiologie (FFC). Leurs chances de survie sont amoindries.

En plus des vomissements et des nausées, les femmes « doivent s’alerter face aux signes atypiques suivants : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort, souligne la FFC. Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes lors d’un infarctus ».

La plupart du temps, les femmes minorent ces symptômes, les associent à tort à la fatigue, au stress. La FFC note qu’elles arrivent aux urgences une heure plus tard que les hommes. Le Pr Le Breton insiste : « Il ne faut pas tarder à appeler le 15 directement. »

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